Fouilles Trédion
par Ouest France
Plus de 400 sites mégalithiques datant entre 4 700 à 2 000 ans avant Jésus-Christ sont répartis sur le massif granitique des landes de Lanvaux, une zone exceptionnelle pour les archéologues. Les dolmens du site de Coëby, à Trédion (Morbihan), font l’objet de fouilles depuis 2018. Une stèle à la forme humaine y a été découverte.Les landes de Lanvaux n’ont rien à envier aux pyramides égyptiennes. Plus de 400 sites mégalithiques datant entre 4 700 à 2 000 ans avant Jésus-Christ sont répartis sur le massif granitique. Une concentration, certes moins importante que sur le littoral, mais qui fait des landes de Lanvaux une zone exceptionnelle.Pourquoi ces monuments ont-ils été implantés là ? « C’est la grande question à laquelle on aimerait bien répondre, car dans le reste du département, leur présence est plus diffuse », répond, le sourire aux lèvres, Philippe Gouézin, chercheur et chargé des fouilles archéologiques du site de Coëby à Trédion (Morbihan).Un site particulierAu milieu de la forêt, le site de Coëby abrite un petit trésor. Depuis 2018, deux dolmens font l’objet d’une étude scientifique. « Ils ont été trouvés entre la fin des années 80 et le début des années 90. Ils étaient dans un état suffisamment détruit pour être étudiés complètement et assez conservés pour en faire une réserve archéologique », explique Philippe Gouézin.Chaque été, pendant trois semaines, des étudiants et étudiantes bénévoles venant de France mais aussi d’ailleurs – Luxembourg, Belgique, Canada – tentent de percer les secrets de ces sépultures.Des rites funéraires précisCes espaces funéraires de la nécropole mégalithique de Coëby n’ont pas été construits au hasard. « On s’est aperçu que les pierres dressées, les menhirs sont agencés dans la nature en suivant une certaine mise en scène transposée dans le domaine des morts, dans les dolmens », raconte le chercheur.Les archéologues doivent à la fois décrypter une construction et sa symbolique, la seconde étant quasi impossible « C’est comme si dans 10 000 ans, des chercheurs tombaient sur les restes d’une église et qu’ils devaient en deviner l’utilité mais aussi imaginer tous les rites catholiques et l’origine de la religion », illustre-t-il.Une découverte exceptionnelleL’année dernière, à quelques jours de la fin du chantier, une stèle au bout pointu, où se devinent des épaules et une tête, a été découverte, probablement l’image d’un ancêtre, dans un des dolmens. Sous cette stèle anthropomorphe, se cachaient deux poteries intactes. « C’est un geste symbolique très fort, ce dépôt funéraire au pied de la stèle », s’émerveille Philippe Gouézin. Seulement deux ou trois stèles similaires ont été trouvées en Bretagne. Le chercheur souhaite prouver que sa présence sur le site est plus ancienne que les dolmens et que ceux-ci ont été construits autour d’elle. Et le site n’a pas encore fini de révéler ses secrets. La semaine prochaine, le groupe de bénévoles va commencer les fouilles de l’espace funéraire du second dolmen.L’avancée des recherches est cependant complexe. « Chaque année, on a entre 6 000 € et 12 000 de financement, c’est peu, précise l’archéologue. Les analyses scientifiques pour déterminer l’âge des pierres ou encore le contenu des poteries coûtent cher. Les fouilles sont donc limitées à trois semaines chaque été »
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