Plusieurs dirigeants de la Fifa ont été arrêtés mercredi par les autorités suisses. Ils pourraient être extradés vers les Etats-Unis dans le cadre d'une enquête fédérale pour surveillances illégales, racket et blanchiment d'argent. Une annonce qui ne surprend pas les spécialistes de la corruption et du sport.
Le spécialiste de la corruption sportive à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Pim Verschuuren, n'est pas «véritablement surpris de cette énième casserole sur le dos des dirigeants de la Fifa». «Il y a déjà eu des débuts d'enquête par les autorités suisses et aussi de nombreuses rumeurs alimentées par des enquêtes journalistiques», a-t-il indiqué.
L'ancien footballeur Jean-Michel Moutier, n'est pas plus étonné. «Ça fait quand même une paire d'années qu'on entend ça. [...] Tout le monde a des soupçons de corruption.»
«Sepp Blatter est suffisamment malin pour ne pas verser ou recevoir lui-même des pots de vin», souligne Géraldine Catalano, journaliste à l'Express. «Il est assez prudent, il préfère agir un petit peu en douce», a-t-elle précisé. «On le présente comme quelqu'un de très machiavélique; il l'est, de très habile; il l'est.»
«Tout ça tourne beaucoup autour du nom de Sepp Blatter». Mais pour Frédéric Thiriez, «ca n'est pas un problème d'homme [mais] d'organisation». «Pourquoi n'a-t-on pas publié intégralement le rapport de l'inspecteur Monsieur Garcia ?», se demande le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP). «Le conseil que je lui aurais donné s'il me l'avait demandé c'est de publier tout de suite intégralement le rapport Garcia dans un souci de transparence.»
Patrick Kanner est quant à lui catégorique. Le ministre des sports a assuré que «la Fifa prendra ses responsabilités dans toutes les hypothèses». «Je considère aujourd'hui qu'il y a des faits qui méritent d'être avérés. Une enquête est en cours, laissons la justice prospérer en la matière». «Pour moi c'est zéro corruption. C'est impossible d'accepter cela», a-t-il lancé.
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