Europe. Le Brexit, révélateur d'une crise franco-allemande
par Kangai News
Lors du Conseil européen spécial consacré au Brexit, mercredi 10 avril dernier, les positions de Paris et de Berlin étaient distantes comme on l'a rarement vu. La Chancelière était favorable à un report confortable de la sortie du Royaume-Uni. Emmanuel Macron insistait pour une ligne plus ferme vis-à-vis de Londres. Un différend qui s'ajoute à de nombreuses dissonances des derniers mois entre Paris et Berlin. La scène se situait à Bruxelles, quelques heures avant le sommet européen censé offrir aux Britanniques un nouveau report après celui accordé le mois dernier. Angela Merkel s'adressait aux membres du Parti Populaire Européen, le PPE, un levier décisif pour Berlin pour peser sur les dynamiques européennes. La Chancelière savait déjà que le président français arrivait au Sommet avec une intention de fermeté, résolu à ne pas donner un an de délai, et elle exprima ainsi, devant le gotha de la droite européenne, combien le « raisonnement » d'Emmanuel Macron lui semblait « incompréhensible ». Du point de vue allemand, particulièrement exposé en cas de Brexit sans accord, l'élargissement d'un nouveau délai pour les Britanniques n'avait rien de dramatique. Pour Berlin, estime un proche de la Chancelière, « le premier sujet de préoccupation c'est « les incertitudes du commerce international sont le facteur le plus important. Et ce point est lié d'abord aux problèmes commerciaux irrésolus entre Américains et Chinois ». En second lieu, estime toujours cette source, « c'est l'enjeu commercial entre l'UE et les États-Unis ». Le Brexit, ajoute-t-il, « n'arrive qu'en troisième ».
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