Éthiopie : dans le camp d'Hashaba, au Soudan, les réfugiés pansent leur plaies
par France 24 FR
Ils aménagent une clinique de fortune dans le camp de Hashaba, au Soudan. Ces réfugiés éthiopiens viennent de recevoir des médicaments offerts par un hôpital de la région. Les trois médecins ont survécu aux bombardements de la ville de Humera. "J'étais en train de travailler, je faisais un tour dans la salle médicale de l'hôpital et tout d'un coup, des obus d'artillerie sont tombés sur la ville, raconte Daryelowm Guesh, médecin éthiopien . Beaucoup de blessés sont venus, et les gens étaient vraiment perturbés, ils criaient partout". Le docteur reçoit un nouveau patient, une grenade lui a arraché une partie de la main. "J'étais en train de m'enfuir dans les bois avec beaucoup d'autres personnes, il y avait des bombardements et l'armée tirait, raconte Haile, réfugié. J'ai croisé une milice et ils m'ont attaqué en lançant des grenades". Il doit changer son pansement, la plaie est infectée. Son autre main et son ventre sont criblés d'éclats. "C'est l'une des pires attaques que l'on ai vues dans les dernières violences, commente Daryelowm Guesh, médecin éthiopien qui se rend ensuite à la rencontre des patients qui ne peuvent pas se déplacer. Cet homme, paralysé des jambes, a été pris pour cible alors qu'il se rendait en ville en fauteuil roulant. Il y avait des hommes armés dans les rues, une bande l'a jeté à terre et l'a tabassé, le laissant pour mort. "C'étaient des civils, des jeunes, mais je ne sais pas qui ils étaient. Certains avaient des pierres, d'autres des bâtons, des haches, des machettes..." raconte cet autre réfugié éthiopien. Parmi les éthiopiens venus se réfugier au Soudan, beaucoup racontent les mêmes scènes de violence : ils affirment presque tous avoir vu de nombreux corps joncher les rues lors de leur voyage jusqu'à la frontière.
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