États-Unis. Ce que l'on sait sur l'accident mortel avec une voiture autonome d'Uber.
par Ça Zap - Zapping TV
États-Unis. Ce que l'on sait sur l'accident mortel avec une voiture autonome d'Uber. Un véhicule autonome d'Uber a été impliqué dans un accident qui a coûté la vie à une piétonne, lundi, en Arizona. En conséquence, l'entreprise a décidé de suspendre son programme de circulation de voitures sans conducteur aux États-Unis et au Canada. Lundi, la police de Tempe, dans l'État américain d'Arizona, a rapporté la mort d'une piétonne, percutée par une voiture autonome de la société Uber. L'entreprise spécialisée dans le service de véhicules de transports avec chauffeur (VTC) teste actuellement cette technologie de conduite autonome aux États-Unis et au Canada. Mais elle a annoncé son intention de suspendre ce programme. Voici ce que l'on sait ce mardi midi. Que s'est-il passé ? L'accident s'est produit vers 22 h, heure locale, sur un axe routier à quatre voies de Tempe, près de Phoenix, en Arizona. La voiture, un SUV Volvo Xc90, fonctionnait alors en mode autonome avec une personne assise sur le siège conducteur, a précisé la police locale. Au moment où elle a été percutée, la victime, qui poussait un vélo, traversait la chaussée en dehors des passages piétons. Elaine Herzberg, âgée de 49 ans, a succombé à ses blessures à l'hôpital. La voiture d'Uber était-elle en tort ? L'agence fédérale de la sécurité routière a annoncé l'envoi sur place d'une équipe spéciale pour enquêter sur cet accident et a ajouté être en contact avec Volvo, qui appartient au groupe chinois Geely. De son côté, Volvo a confirmé que le véhicule mis en cause était un 4x4 Xc90, dont Uber utilise des versions spéciales pour ses essais sur le sol américain et canadien. Mais Russell Datz, porte-parole de la marque, a précisé que les technologies autonomes utilisées n'étaient pas fabriquées par le constructeur suédois. Citée par le journal local San Francisco Chronicle, la cheffe de la police de Tempe a indiqué que les premiers éléments de l'enquête tendent à montrer que le véhicule autonome n'était pas en faute. « Il est très clair qu'il aurait été difficile d'éviter cette collision quel que soit le mode de conduite (autonome ou humaine) étant donné la façon dont la victime a surgi sur la route », a déclaré Sylvia Moir. La police s'appuie notamment sur les images tournées par les caméras équipant le véhicule, mais qui n'ont pas été rendues publiques. « Nous collaborons pleinement avec les autorités locales dans leur enquête », a souligné, pour sa part, la société Uber. Est-ce la première fois que ce genre d'accident arrive ? D'après Reuters et le San Francisso Chronicle, il s'agit du premier accident mortel impliquant une voiture autonome et une piétonne. Mais un autre accident avec le même genre de véhicule innovant a déjà eu lieu aux États-Unis, avec des circonstances et des conséquences différentes. Un automobiliste américain d'une quarantaine d'années avait trouvé la mort en 2016, dans l'État de Floride, alors qu'il conduisait une berline Model S de Tesla équipé d'Autopilot, logiciel qui permet un certain nombre de manœuvres sans l'intervention du conducteur. Le régulateur des transports, le NTSB, avait estimé que le système était en partie responsable de l'accident et n'aurait pas dû être utilisé sur la route où était survenu l'accident parce que celle-ci n'était pas adaptée à cette technologie. La « trop grande dépendance » du conducteur à Autopilot « a entraîné un désengagement prolongé » ayant conduit à la collision, avait conclu le NTSB. Autopilot « n'est pas une technologie de conduite autonome » et « les conducteurs doivent rester attentifs à tout moment pendant la conduite », avait plaidé Tesla. Quelles conséquences pour Uber et ses voitures autonomes ? Dans la foulée de l'accident de lundi, le spécialiste des VTC a très vite annoncé la suspension du programme de circulation de ses véhicules autonomes sur le continent nord-américain. Une décision loin d'être anodine pour la société. Uber en effet fait partie des nombreuses entreprises (groupes technologiques, constructeurs et équipementiers automobiles) qui travaillent sur la conduite autonome, vue comme l'avenir des transports. Celles-ci se livrent une bataille acharnée, à coups de milliards de dollars, dans la course à qui mettra la première voiture vraiment autonome sur les routes. Les entreprises de VTC comme Uber sont particulièrement intéressées car l'essentiel de leurs coûts passe dans la rémunération des chauffeurs. Uber et Waymo avaient d'ailleurs exhorté, vendredi dernier, le Congrès à adopter sans tarder un projet de loi permettant d'accélérer le déploiement des véhicules sans conducteur aux États-Unis. Le texte se heurte à l'opposition de certains élus démocrates inquiets pour la sécurité et l'accident de lundi pourrait renforcer leurs arguments. « Ce tragique accident souligne pourquoi nous devons être exceptionnellement prudents sur les tests et le déploiement des technologies liées aux voitures autonomes sur les routes », a commenté le sénateur démocrate Edward Markey, membre de la commission des Transports.
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