«Esclavages des femmes», «marchandisation des corps», «atteinte à la dignité» : la GPA divise toujours autant
par Libération
Les juges du tribunal de grande instance de Nantes ont délibéré. Les actes de naissance d'enfants nés par gestation pour autrui (GPA) en Ukraine, en Inde et aux États-Unis doivent être retranscrits sur les registres de l'état-civil. Une décision qui a beaucoup fait réagir, d'autant plus que la GPA est interdite en France. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a estimé sur France Inter être «devant une contradiction». «Je suis contre la GPA parce que c'est la marchandisation des corps. On voit bien qu'il y a une relation financière avec les femmes qui louent leur ventre. Mais une fois que les enfants sont là, je ne veux pas des fantômes de la République», a-t-il déclaré. «Comme l'a délibéré la Cour européenne des Droits de l'Homme, ce sont des enfants qui existent de chair et de sang, il faut qu'ils soient reconnus. [...] C'est le droit de l'enfant qui doit primer». Invité sur LCI, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a fait part de son incompréhension face à cette décision de justice. «Qu'on soit pour ou contre [la GPA], moi je suis contre, il y a eu un vote du Parlement», s'est-il indigné. «Mariage pour tous mais pas de GPA, c'est-à-dire pas l'esclavage des femmes où on fabrique des enfants en Inde, on les achète sur catalogue et tout. Parce que c'est une atteinte à la dignité humaine.» Le député UMP Bruno Le Maire est lui «totalement contre la GPA». Interrogé par BFM TV, il a constaté que cette décision est «la preuve» d'une législation insuffisamment «claire sur la question». «J'attends maintenant du gouvernement qu'il prenne les décisions réglementaires ou législatives nécessaires pour qu'il ne puisse pas y avoir cette reconnaissance d'enfants». Il ne souhaite pas qu'il puisse y avoir «une voie détournée pour amener à la reconnaissance de la GPA en France».
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