Éric Zemmour démarche par téléphone (et flirte avec la ligne rouge)

par Huffington Post

“Bonjour, c’est Éric Zemmour, votre candidat à l’élection présidentielle”. Mardi 5 avril, plusieurs internautes se sont étonnés sur Twitter d’un message vocal reçu sur leurs téléphones personnels. Dans la boîte vocale, le candidat de Reconquête! qui les invite à glisser son bulletin dans l’urne dimanche 10 avril. “Donc le parti de Zemmour se donne le droit de prendre nos numéros de téléphone pour propager sa haine et sa propagande?”, s’étonne un membre du réseau social comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. “À quel moment j’ai envie de recevoir un message vocal d’Éric Zemmour?”, interroge un autre. En réalité, le démarchage par téléphone est une technique connue en période électorale. En 2017, Emmanuel Macron avait également envoyé un message vocal, qui commençait par “Bonjour, c’est Emmanuel Macron”, à près de 6 millions de Français. Mais, comme le souligne BFMTV, il y a une différence de taille entre les deux initiatives. Lors de la précédente campagne présidentielle, le candidat “En Marche” proposait aux électeurs d’aller plus loin, en les redirigeant vers un serveur vocal sur lequel ils pouvaient écouter ses arguments. Or, Éric Zemmour fait dans son message un appel direct à voter pour lui, en déroulant son discours sans passer par le sas d’une redirection vers un serveur. Une méthode contraire aux recommandations “Dimanche, pensez à vos enfants. Il faut que la France reste française. Dimanche, votez pour la sécurité contre l’immigration, pour votre pouvoir d’achat, notre identité et notre art de vivre. N’écoutez pas les sondages qui se trompent à chaque fois. L’élection sera très serrée. Dans l’isoloir, votez pour la France, votez Éric Zemmour”, déclare le candidat. Ce qui est contraire aux recommandations de la CNIL, détaillées ici. “Chaque citoyen dispose également du droit de s’opposer à la prospection politique au moyen d’automates d’appel, sans condition. Cette possibilité ainsi que ses modalités d’exercice doivent être précisées dès le début du message”, écrit la commission. Ce qui n’est manifestement pas le cas du message laissé par Éric Zemmour, qui ne laisse pas d’autres choix aux électeurs que d’être confrontés sans leur accord à sa propagande électorale. Auprès de BFMTV, son équipe de campagne assure s’être conformée aux règles, en choisissant un prestataire “agréé” par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, mais refuse de commenter l’entorse aux recommandations de la CNIL ni de dévoiler le nombre de personnes touchées par ce démarchage. Contactée par Le HuffPost, son équipe n’a pas donné suite.

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