Eric Woerth: «Voter pour les extrêmes, c’est jouer à la roulette russe avec l’avenir du pays»
par Lopinionfr
Les jours passent et les sondages se resserrent à l’approche de l’élection présidentielle. Si tous ces sondages donnent encore Emmanuel Macron en tête au premier tour, tous donnent Marine Le Pen qualifiée avec lui, tous donnent le Président sortant vainqueur mais tous voient fondre son avance. Inquiétant ? « Non, pas particulièrement, répond Eric Woerth, député de l’Oise et soutien d’Emmanuel Macron. Les tendances se resserrent toujours en fin de parcours. Mais il faut être vigilant, il y a un risque de victoire de l’extrême droite de Marine Le Pen au deuxième tour. On ne peut pas dire le contraire avec ce type de sondages (…) Il faut expliquer ce qu’est Marine Le Pen et ce que serait sa France. »Le front républicain fonctionnera-t-il cette fois encore pour faire barrage au Rassemblement national alors que, cette fois, Marine Le Pen disposera sans doute d’une réserve de voix du côté d’Eric Zemmour et chez une partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ? « Un report des votes de l’extrême gauche sur l’extrême droite, ça donne surtout une France dans un sacré état, juge Eric Woerth. On reproche au Président que la France soit fracturée alors qu’elle est divisée depuis la nuit des temps. Avec Marine Le Pen, ce serait une France explosée (…) Marine Le Pen s’est banalisée, surtout grâce à Eric Zemmour, qui a joué le rôle d’idiot du village pour Marine Le Pen (…) Voter pour les extrêmes, c’est jouer à la roulette russe avec l’avenir du pays. »Au sujet de la réforme des retraites et alors qu’Emmanuel Macron pourrait faire cotiser les nouveaux entrants sur le marché du travail à un régime unique, qu’ils soient fonctionnaires ou salariés du privé, tout en fusionnant régime de base et régime complémentaire, Eric Woerth analyse: « L’objectif et les tendances sont clairement dites et assumées mais tout peut encore varier. La réforme proposée par le gouvernement fin 2019 était incompréhensible. Elle était peut-être très bien mais personne ne comprenait rien ! Du coup, il fallait repartir sur de bonnes bases. »Le nom de Nicolas Sarkozy a été sifflé, dimanche, lors du meeting de Valérie Pécresse. Les militants de droite ont-ils du ressentiment pour ceux qui rejoignent Emmanuel Macron ou qui sont soupçonnés de le faire ? « Ils ont tort, explique le député de l’Oise. C’est un noyau dur qui ne supporte pas bien que Nicolas Sarkozy ne décide pas de soutenir Valérie Pécresse. Mais il y a des raisons à cela. Il faut que Les Républicains ouvrent les yeux sur ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Les fossoyeurs de LR, aujourd’hui, ce ne sont pas ceux qui partent mais ceux qui restent. »
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