«En hiver, de nuit et les soirs de pleine lune» : ils se baignent dans le canal de l’Ourcq
par leparisien
Ce soir-là, le thermomètre plongé dans l’eau du canal de l’Ourcq affiche 6,7°. Pas de quoi refroidir un « Ourcq polaire », du nom de ce collectif d’amateurs de nage en eau libre et froide qui se retrouvent chaque semaine en hiver à Pantin (Seine-Saint-Denis) pour une baignade -un « plouf »-, dans une eau glacée. Autant le préciser tout de suite : se baigner dans la Seine ou ses canaux est interdit, et les nageurs sont passibles d’une amende de 38 euros. Et pour encadrer et sécuriser au maximum leur pratique extrême, « Les Ourcq polaires » ont constitué une charte qui proscrit notamment la baignade en solitaire et recommande à ses membres d’appréhender ces baignades progressivement. Parmi eux, des nageurs confirmés, dont certains pratiquent en compétition, mais aussi des amateurs débutants. Ce lundi, ils sont 4 à avoir répondu présents pour une baignade « Full moon », un soir de pleine lune. Pierre est l’expérimenté de la bande. Bonnet de bain, bouée lumineuse, échelle, thermomètre… Le protocole est rodé. « C’est un sentiment de plénitude », décrit-il à sa sortie de l’eau, sans occulter la phase de tremblements qui suit une baignade. « C’est un peu difficile, confirme Philippe. On tremble de la tête aux pieds ». Lui fait ça depuis peu, par « défi » et pour « booster son corps ». Originaire de Bretagne, Rémi avoue se baigner toute l’année là-bas. « Mais elle n’est pas aussi froide que ça », explique-t-il. « Il y a un côté méditatif à apprécier le froid, à sentir son corps, à voir comment le cerveau réagit à des sollicitations extérieures qui sont quand même bien extrêmes ». Quant à la qualité de l’eau ? « On ne peut pas dire que ce soit hyper propre mais elle est nageable et je n’ai jamais été malade depuis 2 ans et demi. En même temps, il ne faut pas en boire des litres… », conseille Pierre.
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