En colère contre Uber, les chauffeurs VTC ont bloqué l'aéroport Marseille-Provence

par La Provence

Une centaine de chauffeurs VTC ont organisé un blocage de l'entrée de l'aéroport Marseille-Provence, jeudi 21 novembre, dans le cadre d'un mouvement de grève national. Ils déplorent notamment la mise en place d'une commission plus importante chez Uber, principal service de mise en relation avec leurs clients. La scène se répète inlassablement, à l'entrée de l'aéroport Marseille-Provence. "Dépose, dépose", ordonne un homme, au milieu de la chaussée, à une berline qui arrive de l'autoroute. La voiture se range sur le côté, et laisse ses passagers descendre, pour parcourir à pied, avec leurs valises, les 300 derniers mètres jusqu'aux terminaux. Jeudi 21 novembre, sur les coups de 9 heures, une centaine de chauffeurs VTC en grève ont bloqué l'entrée de l'aéroport provençal, encadrés par la police, pour empêcher leurs confrères d'y accéder. Le blocage a été orchestré par l'Union des chauffeurs VTC marseillais (UCVM), dans le but de réduire le chiffre d'affaires des plateformes de VTC. "On vient dénoncer les conditions que nous imposent les plateformes comme Uber, Bolt et Heetch", lance Houari Benali, président du syndicat, sur fond de coups de klaxon des quelque 70 voitures rassemblées. "Comme si on était au RSA" "Uber a décidé d'augmenter sa commission variable à 45% maximum, contre 25% auparavant, poursuit-il. Ça veut dire qu'avec une journée à 100 euros brut, si la plateforme prend 45%, l'Urssaf 24%, il ne nous reste que 30€. En enlevant l'assurance, le carburant, la location de la voiture, il ne nous reste rien. C'est comme si on était au RSA." Certains chauffeurs considèrent que la commission de la multinationale dépasse déjà les 25%. "En moyenne, elle oscille entre 35 et 40%, estime Julien, VTC depuis un an. On est exploités. C'est eux qui nous imposent un tarif, et on doit l'accepter. Sinon, on ne travaille pas, alors qu'on a des bouches à nourrir. On ne tiendra pas longtemps comme ça." À lire aussi : Sécurité, fonctionnalités, chauffeurs : les comptes Uber pour ado lancés à Marseille et dans 12 autres villes Selon M. Benali, qui décrit une "guerre tarifaire", le service Bolt pourrait aussi revoir sa commission à la hausse. Elle atteint 20% actuellement. "En colère", comme écrit sur une banderole, les chauffeurs déplorent également un manque d'actions face à l'insécurité, près de deux mois après le meurtre de Nessim Ramdane, l'un des leurs, abattu par un tueur à gages. À la suite de cet homicide, la patronne d'Uber a annoncé la mise en place d'une fonctionnalité de vérification des passagers. "Cette option existait déjà, poursuit M. Benali, qui décrit des agressions fréquentes. Le client doit envoyer un code au chauffeur pour montrer que c'est bien lui. Mais n'importe qui peut aller acheter une carte prépayée pour le faire. C'est de la poudre de perlimpinpin. On veut que les clients soit vérifiés avec une vraie carte bancaire, et une pièce d'identité."

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