Emploi. Elle quitte la Guadeloupe pour suivre une formation à Morlaix qui n'existe pas...
Fabienne Masson a tout quitté en Guadeloupe avant de trouver une formation à l’Afpa de Morlaix (Finistère). Elle décroche 7 000 € d’aide, s’y inscrit, déménage. Mais l’organisme l’oublie et annule le stage…
« Je ne sais plus à qui, ni où m’adresser. C’est une situation surréaliste, déplore Fabienne Masson. Je me suis retrouvée le 20 septembre avec un financement de 7 378 €, sans formation, dans une ville où je n’ai aucune attache particulière. » 7 378 €, c’est le montant de l’aide qu’elle a obtenu de la Région et de Pôle emploi pour financer une reconversion comme gouvernante en hôtellerie ou en Ehpad.
a formation est organisée par l’Afpa, à Morlaix, et doit débuter le 9 octobre. Inscrite et motivée, Fabienne veut faire connaissance avec les lieux et se rend sur place le 20 septembre. Elle apprend alors avec stupeur que la formation a été annulée il y a quasiment deux mois, le 26 juillet, faute de participants. L’organisme a oublié d’en informer la principale intéressée, Fabienne.
« Je n’aurais pas déménagé… »
Or, le 26 juillet, il était encore temps de la prévenir de cette annulation qui a de sérieuses conséquences pour cette femme de 56 ans. « Je n’aurais pas déménagé, je n’aurais pas acheté de voiture… » Car Fabienne a quitté Rennes pour Morlaix, en août, pour ce stage. Elle a investi ses économies dans une collocation et dans l’achat d’un véhicule d’occasion.
« Tout ça pour se retrouver le bec dans l’eau. Je suis en colère contre l’Afpa, qui ne reconnaît pas sa négligence, dont la conséquence est dramatique. » Dramatique au plan personnel, moral, financier et professionnel.
À Créteil ?
L’ancienne employée de pharmacie se sent prise au piège. Elle redresse néanmoins la tête et sollicite le personnel de la Région, de l’Afpa régional et Pôle emploi. L’Afpa Bretagne lui propose alors le même type de stage, trois lieux sont possibles.
Mais, « ça a été annulé à Brest et Auray, déplore Fabienne. J’aurai aimé suivre celui à Créteil. L’Afpa me proposait une solution d’hébergement sur le campus, mais sans prendre en compte le coût de transport (NDLR : environ 200 € mensuels). C’est vraiment dommage car cela aurait été possible si, dès le départ, j’avais dû aller à Créteil ! »
« Pas envie de m’asseoir sur cet argent »
Depuis, plus de nouvelles. Alors que faire ? « Je n’ai pas envie de m’asseoir sur cet argent que j’ai trimé à obtenir, à force de dossiers et grâce au soutien de ma conseillère à Pôle emploi. Depuis le départ, j’ai fait ce qu’il fallait. Maintenant, j’attends que l’Afpa me propose quelque chose de clair et viable. »
Jean-Paul Vermot, directeur de l’Afpa Morlaix, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, faute d’éléments, « et la personne qui en a la charge est en congés ».
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