Émilie König. Le parcours de la recruteuse bretonne de l'État islamique.
par Ça Zap - Zapping TV
Émilie König. Le parcours de la recruteuse bretonne de l'État islamique. Cette Lorientaise de 33 ans vient d'être arrêtée dans le nord de la Syrie. Retour sur le parcours morbihannais d'une femme, recruteuse pour l'État islamique, qui souhaitait se repentir. Émilie König a été arrêtée par les forces kurdes en Syrie. Activement recherchée, elle a joué un rôle important de propagandiste et de recruteuse sur les réseaux sociaux pour le groupe État islamique (EI). De cette Lorientaise, ses amies se souviennent « d'une adolescente gentille, joyeuse et heureuse de vivre ». Retour sur son parcours. Dernière d'une fratrie de quatre enfants, elle n'a pas connu son père. Décrite comme fragile psychologiquement, elle tombe dans la drogue, épouse un Algérien d'origine, condamné pour trafic de stupéfiants et qui serait toujours en détention. « Au départ, elle était voilée "fashion" » Sa radicalisation aurait commencé à son contact. « Au départ, elle était voilée "fashion" », à la mode, témoignent encore des Lorientais. Jusqu'à ce jour du printemps 2012 où, après s'être radicalisée au contact du groupe islamiste radical Forsane Alizza, elle se présente en niqab au tribunal de Lorient où elle est convoquée. Elle provoque l'agent de sécurité qui veut contrôler son identité. Elle filme la scène et la poste sur YouTube. À l'été 2012, alors qu'elle a commencé à recruter en France pour Daech, le ministère de l'Économie et des Finances interdit « tout mouvement ou transfert de fonds au bénéfice » de cette jeune femme. Il est souligné qu'elle envisage « de se rendre prochainement dans une zone de combat à l'étranger afin d'y mener le djihad armé ». « Un groupe de sœurs combattantes » Ce qu'elle fait en fin d'année 2012 : alors qu'elle se fait appeler Samra, elle gagne Alep, en Syrie, pour « rejoindre le front dans un groupe de sœurs combattantes », comme elle l'explique sur les réseaux sociaux, sur lesquels, devenue Ummu Tawwab - littéralement « la mère de celui qui pardonne » - elle demeure très active jusqu'à l'été 2014. Elle épouse un autre converti français, décédé depuis, et accouche, à Mossoul, en Irak, en mars 2015, d'Ibrahim. En septembre 2015, elle devient la Française de l'État islamique la plus recherchée par les services de renseignements américains. Jusqu'à son arrestation, en zone de guerre, en décembre 2017. Pendant ce temps, c'est sa mère, âgée de 70 ans, qui élève ses deux garçons de 10 et 12 ans restés en France. Le juge des enfants de Lorient lui en a confié la garde. Ils font tous les deux l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national. « C'est trop tard » Une mère passée par tous les états depuis la radicalisation de sa fille : « Pour moi, elle s'est fait endoctriner, c'est une secte, clame-t-elle aujourd'hui. Elle a pris conscience de ses erreurs. » Émilie n'a jamais rompu les ponts avec sa mère et ses enfants : « Dans ses derniers messages, elle disait qu'ils lui manquaient », alors qu'en janvier 2017, elle a eu ses 2e et 3e enfants en Syrie, les jumelles Maroua et Safa. Quant à son père, Jean-Bernard König, 69 ans, il est parti - « l'a abandonnée » selon son ex-épouse - quand sa fille avait 2 ans. L'ancien gendarme maritime, qui a exercé notamment à Lorient et Brest, l'a revue quand elle en avait 16. « Je l'avais mise en garde sur ses fréquentations. » Sur la radicalisation d'Émilie, cet homme désormais en retraite dans le sud de la France tranche : « Elle a fait ce qu'elle a voulu et maintenant c'est trop tard. Elle est en Syrie ? Qu'elle y reste. »
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