El Khomri, un bouc-émissaire pour les jeunes
par lejdd
Loi travail : pourquoi les jeunes sont en colère Les syndicats de lycéens et d’étudiants sont à la pointe du mouvement contre le projet de loi El Khomri, ils ont réuni , avec les syndicats, entre 220.000 et 500.000 personnes dans les rues mercredi 9 mars et ils promettent de recommencer jeudi 17 mars. Pourtant la loi Travail du gouvernement Valls ne touche pas précisément aux moins de 25 ans comme pouvaient le faire le CPE de Dominique de Villepin en 2006 ou le CIP d’Edouard Balladur en 1994. Aucun article du projet de ce texte ne se rapporte directement à cette classe d’âge. "Il n’y a pas de mesure anti jeunes" dans le projet de loi affirme Laurent Berger le numéro un de la CFDT qui réclame par ailleurs de profonds changements dans ce texte. Autre paradoxe, le marché du travail s’améliore pour les moins de 25 ans. Selon les statistiques de Pôle emploi, le nombre d’inscrits en catégorie A recule de 5% depuis le milieu de l’année dernière. Une amélioration à relativiser certes car elle s’explique pour beaucoup par les contrats aidés déployés par le gouvernement. Alors ? A écouter les paroles des manifestants dans les cortèges, ce n’est pas tant la loi El Khomri qui inquiète que les conditions d’entrée sur le marché du travail. Les jeunes sont davantage concernés par les contrats précaires que les autres salariés. Fin 2014, plus d’un jeune sur trois en emploi avait un contrat temporaire alors que la moyenne pour l’ensemble des salariés était plus de deux fois plus faible. En prétendant s’attaquer à l’explosion des CDD, la loi El Khomri souligne la réalité qu’elle entend combattre. Elle joue pour les jeunes un rôle de bouc-émissaire et la rue sert d’exutoire aux inquiétudes. Avec la complicité de tous les opposants de gauche à François Hollande qui manifestent avec eux, comme Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Marie-Noelle Lienneman, etc.
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