Education: les enseignements cachés de l’enquête Pisa
par Lopinionfr
La France se situe tout juste « légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE ». Que cela soit en compréhension de l’écrit, en maths ou en sciences, les résultats sont à peine convenables. « Peut mieux faire » sera bientôt écrit sur le bulletin de fin de premier trimestre de l’élève France. On est donc moyen en « compréhension de l’écrit », c’est l’intitulé de la compétence évaluée par Pisa. Avec un noyau dur d’élèves qui ont un niveau très faible en français. De l’ordre de 5 à 10% qui, à 15 ans, ne savent pas déchiffrer facilement un texte simple et en distinguer le message principal. Une proportion qui serait plutôt de 20% d’illettrés selon les chiffres de la Journée de défense et de citoyenneté où sont appelés les jeunes à partir de 16 ans. Nous sommes tout aussi moyen, loin derrière le peloton de tête des pays asiatiques en maths. Il n’y a pourtant pas de fatalité, pas de gène asiatique de la bosse des maths, nous assurait le spécialiste des neurosciences Stanislas Dehaene qui note que la Pologne, avec une politique très volontariste, a amélioré ses résultats en maths de façon spectaculaire. Bref, le constat est connu : le système scolaire français est tout à la fois peu efficace et très inégalitaire. Mais l’enquête Pisa apporte un autre enseignement de taille. Moins quantifiable mais très inavouable : le peu de confiance des élèves envers leurs profs pour les faire progresser. Les jeunes Français se sentent parmi les moins soutenus par leurs enseignants. Seuls 57 % déclarent que leurs professeurs « semblent s’intéresser aux progrès de chaque élève ». La moyenne de l’OCDE est à 70 %. Et près d’un jeune sur trois pense que ses professeurs ne l’aident que rarement dans ses apprentissages… Ce n’est clairement pas « l’école de la confiance » malgré tous les efforts de Jean-Michel Blanquer. Ministre de l’Education qui, lui aussi, s’est arrêté sur cette indication alarmante et insiste dans le Figaro ce matin : il lance, à partir de 2020, une évaluation des établissements. Et dans ces évaluations, qui auront lieu tous les 5 ans, sera prise en compte la capacité des enseignants à développer une aide personnalisée. Transformer l’école de la défiance en école de la confiance, c’est bien le défi !
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