Education aux Pays-Bas : entre excellence et ségrégation
par euronews-fr
Le système éducatif néerlandais figure souvent parmi les meilleurs au monde : il s’est classé dixième dans l’==enquête PISA de l’OCDE en 2012==. Pour autant, une partie des établissements du pays présente de fait une forme de ségrégation culturelle et ethnique. Voyons comment les Néerlandais s’efforcent d’améliorer les résultats de tous les élèves sans exception. À l‘école des iPadsMontessori, Jena Plan ou encore Dalton, les écoles des Pays-Bas proposent une grande variété de méthodes pédagogiques. Pas de quoi contenter certains qui estiment qu’un enseignement moderne n’est qu’affaire de nouvelles technologies. Ainsi, l‘école ne serait pas assez ancrée dans son époque d’après Maurice De Hond, entrepreneur : “Les enfants à la maison sont dans l’interactivité et le numérique et ensuite, ils vont en cours et ils voient comment c‘était dans le passé,” lance-t-il, “je ne veux pas amener ma fille tous les jours dans une sorte de musée en prétendant qu’on la prépare pour l’avenir.”Avec d’autres parents, Maurice a créé la fondation O4NT ou Education pour une nouvelle ère : elle est à l’origine de la création de sept écoles baptisées “Steve Jobs” qui ont récemment ouvert leurs portes dans plusieurs villes du pays. Dans ce genre d‘établissements, les élèves – iPad en mains – n’ont pas d’emploi du temps fixe, ni de manuel scolaire. Leurs professeurs les orientent et ils peuvent passer d’une leçon à l’autre à leur rythme. Mais la démarche a des limites : certains enfants en profitent pour jouer sur leur tablette !Université de technologie d’Eindhoven : le pôle du savoir néerlandaisFondée dans l’après-guerre pour doter la région des ingénieurs dont elle avait besoin, l’==Université de technologie d’Eindhoven se veut en quête d’excellence comme nous l’explique son président. “La région d’Eindhoven est un centre du savoir pour la conception de systèmes et d‘équipements high-tech et pour les sciences de l’information,” souligne Jan Mengelers. “Il y a un an,” poursuit-il, “nous avons été reconnus comme la région la plus axée sur l’intelligence au monde et nous occupons le troisième rang mondial pour la qualité de notre climat d’investissement==.”L‘établissement attire de plus en plus : le nombre d‘étudiants progressera de 30 % à la rentrée. Pour autant, le contexte n’est pas que positif. Certains étudiants rappellent que les responsables politiques néerlandais sont en train de supprimer les subventions aux chercheurs. D’autres jugent que les efforts pour rivaliser avec le meilleur niveau mondial ne sont pas suffisants : “Aux Pays-Bas, les études techniques n‘étaient pas très populaires,” explique Raimondo Cau, “aujourd’hui on essaie de changer cela, mais on ne le fait pas encore assez vite.”Des écoles dites “blanches” et d’autres dites “noires”À l’image de la société, l‘éducation néerlandaise a connu plusieurs vagues d’immigration. Alors que les minorités vivent souvent dans certains quartiers, leurs enfants prédominent dans certains établissements. Cette concentration peut aussi être renforcée par le fait qu’aux Pays-Bas, les parents sont libres de choisir l‘école de leur enfant : certains Néerlandais de souche préfèrent une scolarisation dans d’autres secteurs. Résultat : des écoles dites “blanches” ou “noires” où différentes communautés sont largement présentes.C’est ce que déplore une mère de famille d’origine marocaine qui aurait aimé que ses enfants fréquentent une école “blanche” plutôt qu’une “noire”, mais elle n’a pas eu la possibilité de les y inscrire : “Dans les écoles “noires”, il y a plus de problèmes, de violence et de difficultés,” assure-t-elle, “les enseignants ne sont pas aussi attentifs que dans les écoles “blanches”. Bowen Paulle, auteur de “Toxic schools”, va même plus loin : “dire qu’aux Pays-Bas, le choix de l‘école se fait librement et sans entrave, c’est faux.”Inciter les Néerlandais de souche à fréquenter l’une des écoles dites “noires” de leur quartier d’Amsterdam, c’est l’initiative originale menée par une mère de famille, Annetje et par ses voisins, car l‘éducation passe aussi par la découverte de la diversité. L‘école de la fille d’Annetje, autrefois vue comme un établissement “noir”, a gagné en réputation ces dernières années quant à la qualité de l’enseignement devenant peu à peu plus mixte. Elle accueille aujourd’hui, 392 élèves de 35 nationalités.Pour l’instant, le gouvernement néerlandais ne s’est pas donné comme priorité de favoriser la mixité dans les établissements scolaires. Des citoyens et des établissements tentent de le faire à leur niveau.
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