Edouard Philippe (LR) sur Alstom : « C'est l'exemple de la nullité de l'Etat actionnaire »
par L'invité des Echos
Après que le gouvernement a présenté hier son plan de sauvetage pour le site d'Alstom à Belfort - qui comprend un volet de commandes publiques de rames de la part de l'Etat et de la SNCF (TGV, Intercités...), ainsi que des investissements - les critiques ne manquent pas dans l'opposition. « Cela montre l'incroyable cécité de l'Etat, en matière d'actionnariat et de politique industrielle », juge Edouard Philippe, député Les Républicains de la 7e circonscription de la Seine-Maritime et maire du Havre. « L'Etat est représenté dans le conseil d'administration, cela veut dire qu'il participe aux décisions : la stratégie ou des éléments de choix... Il n'a rien vu venir et décide en urgence d'une solution qui ne satisfait personne, sauf peut-être les 480 salariés. C'est vraiment l'exemple de la nullité de l'Etat actionnaire et de son absence de vision stratégie. Cela donne une image terrible », poursuit-il. Alors que les inquiétudes concernant la filière persistent, l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau, soutien d'Alain Juppé tout comme Edouard Philippe, a soumis l'idée de construire un « Airbus du ferroviaire » qui inclurait les poids lourds du secteur que sont Alstom, Siemens ou même Stadler Rail. « Nous avons en France et en Europe une véritable légitimité sur les questions de politiques et d'industrie ferroviaires. (...) C'est un marché sur lequel de nouveaux acteurs, je pense notamment aux Chinois, font des percées exceptionnelles. (...) Il ne faut pas que nous perdions de l'avance, ou prenions du retard », estime Edouard Philippe. Lors de l'interview, Edouard Philippe revient également sur la candidature d'Emmanuel Macron, qui a tenu hier un nouveau meeting de campagne à Strasbourg, la stratégie d'Alain Juppé en vue de la présidentielle de 2017, ainsi que sur le projet éolien au large du Havre.
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