Edito. La conférence de presse de Macron n'est pas le lieu pour annoncer une nouvelle politique
par Oise Hebdo
Jeudi 25 avril, à 18 heures, le président de la République donnera une conférence de presse sur les conclusions du Grand débat national. Initialement, il devait s'adresser directement aux Français. Suite à l'incendie de Notre-Dame de Paris, il a abandonné l'idée de l'allocution solennelle. Mais une conférence de presse n'est pas le lieu de l'annonce d'une nouvelle politique. Une réunion avec des journalistes qui vont l'interroger sur Alexandre Benalla, n'est pas le lieu de proclamation d'un changement de cap, ni d'annonces fracassantes. Une conférence de presse est un moment pour répondre aux questions des journalistes sur une politique déjà engagée et pour esquisser l'avenir du pays. Comme l'écrivait Raymond Aron, dans Le Figaro, en 1963, au sujet des conférences de presse du général de Gaulle : « L'orateur survole la planète, rappelle le passé et jette des rayons de lumière sur l'avenir. » Les gilets jaunes, le million de contributeurs au grand débat n'attendent pas des « rayons de lumière sur l'avenir ». Ils attendent un changement de cap politique. A moins, que le président n'annonce rien de nouveau. Comme, par exemple, la suppression de l'ENA (dont on sait pertinemment qu'elle va juste changer de nom) et qui ne représente aucunement la nouvelle politique que les Français attendent. En conséquence, conclure le Grand débat par une conférence de presse, c'est dire aux Français : « Vous avez été un million à vous exprimer. D'ailleurs, on n'a pas dépouillé la moitié de vos réponses. Mais on s'en moque comme de l'an quarante. On va continuer comme avant. » Raymond Aron disait qu'une conférence de presse du général de Gaulle était une œuvre d'art. On n'en dira sans doute pas autant du président Macron.
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