Ecriture inclusive : cinq minutes qui élèvent le débat, par Tristan Garcia

par lobs

« On n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots pour rendre la langue française lisible ». C’est par cette phrase d’une pureté de cristal qu’Emmanuel Macron, en pleine inauguration de la Cité internationale de la langue française, s’est moqué d’un « air du temps » qui serait à l’écriture inclusive. Il a été rejoint par les sénateurs LR qui ont réussi à faire voter une proposition de loi pour empêcher l’usage de cette pratique « dans tous les cas où le législateur (et éventuellement le pouvoir réglementaire) exige un document en français ». La sénatrice Pascale Gruny, toujours en pointe, a pris des accents churchilliens pour dénoncer cette « écriture inclusive » qui « affaiblit la langue française en la rendant illisible, imprononçable et impossible à enseigner ». Cioran rêvait « d’un monde où l’on mourrait pour une virgule ». Nous y sommes.Puisque l’intelligence appelle l’intelligence, nous vous proposons de réécouter ce passage d’une conférence donnée à « l’Obs » il y a quelques mois par le philosophe Tristan Garcia. Il y replaçait le débat sur « les écritures inclusives » (il y en a en réalité plusieurs) dans l’histoire longue, expliquant comment ressurgit à intervalles réguliers un désir de « vouloir changer la langue », de la rendre plus juste et égalitaire, contre son usage routinier et supposément « neutre ». Lumineux.

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