Dropped. La société productrice de l'émission condamnée pour « faute inexcusable ».
par Ça Zap - Zapping TV
Dropped. La société productrice de l'émission condamnée pour « faute inexcusable ». Trois ans après l'accident d'hélicoptère en Argentine sur le tournage de l'émission Dropped, ALP, société productrice de l'émission, a été reconnue coupable de « faute inexcusable ». La justice avait été saisie par la famille d'un cameraman mort dans le crash. C'est la première décision de la justice française dans l'accident mortel d'hélicoptères survenu lors du tournage de Dropped en Argentine en 2015. La société de production de l'émission, SAS Adventure Line Productions (ALP), a été condamnée pour « faute inexcusable » à indemniser la famille d'un cameraman mort en 2015 dans cet accident. La famille du cameraman avait saisi le tribunal des affaires de sécurité sociales (TASS) des Hauts-de-Seine. Survenue sur le tournage de cette émission qui devait être diffusée par TF1, la collision entre deux hélicoptères, le 9 mars 2015, avait coûté la vie à dix personnes, parmi lesquels la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine. 520 000 € d'indemnité La mère, l'épouse et les deux enfants du cameraman Laurent Sbasnik, mort à l'âge de 40 ans, réclamaient d'importants dommages et intérêts à son employeur, la société de production SAS Adventure Line Productions (ALP). Dans sa décision datée du 20 avril, le TASS estime « que l'accident du travail dont a été victime M. Laurent Sbasnik le 9 mars 2015 est dû à une faute inexcusable de la SAS Adventure Line Productions ». Il l'a condamnée en conséquence à verser à la famille un montant total de 120 000 € et à rembourser à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Hauts-de-Seine près de 400 000 € de majorations de rente. Laurent Sbasnik était chargé de filmer « portes ouvertes, harnaché et dans une configuration de vol dangereuse » ces deux hélicoptères évoluant « en formation rapprochée », précise le tribunal dans sa décision. Cela comportait donc « des risques particuliers pour sa santé et sa sécurité » sans qu'il ait « obtenu l'information et/ou la formation appropriée », souligne le TASS, rappelant qu'« un accident d'hélicoptère avait déjà eu lieu quelques jours auparavant au cours de la même production, sans faire de victime ». « Amateurisme » Interrogée par l'AFP, Me Solenn Le Tutour, qui défend les intérêts de la famille de la victime, a salué « une première décision de condamnation qui était très attendue par les familles de victimes ». Cette décision « rappelle vigoureusement qu'ALP avait à l'égard de ses salariés une obligation de sécurité », a-t-elle souligné. L'avocate a ajouté que le tribunal a retenu, comme elle l'avait pointé à l'audience le 27 novembre 2017, le fait « que le vol rapproché avec des passagers à bord est une manœuvre interdite par la réglementation argentine ». À l'audience, elle avait dénoncé « l'amateurisme dans l'organisation de cette émission » et un « enchaînement de négligences » de la part d'ALP. La société de production dit avoir pris des mesures de sécurité La société de production, dont l'avocat n'a pu être joint dans l'immédiat, avait assuré avoir « pris toutes les dispositions pour qu'à tout moment la sécurité de ses salariés soit respectée ». S'il y avait eu « faute de pilotage, il ne (pouvait) y avoir faute inexcusable » car la société ne pouvait prendre « aucune disposition pour prévenir ce type d'erreur », avait-elle expliqué. Elle avait demandé que le TASS remette à plus tard sa décision en raison de l'instruction, toujours en cours à Paris, pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence ». Mais le tribunal de Nanterre n'y a pas fait droit. Saisi dans le cadre de ce même accident pour la mort de la journaliste Lucie Mei-Dalby, le TASS de Paris a, à l'inverse, reporté sa décision dans l'attente de l'issue de la procédure pénale. La famille de cette journaliste réclame à ALP 400 000 € de dommages et intérêts. Deux procédures pénales sont en effet en cours d'instruction, en Argentine et en France. À Paris, ALP et son directeur de production ont été placés sous le statut de témoin assisté, échappant pour l'heure à des poursuites.
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