Double attaque de Tunis : "Les Tunisiens sont très présents dans les réseaux jihadistes"
par France 24 FR
Vingt-quatre heures après le double attentat qui a touché le coeur de Tunis, Wassim Nasr, journaliste spécialiste des réseaux jihadistes de France 24, confirme deux informations factuelles concernant l'enquête : l'explosif n'était pas assez puissant et aucune arme à feu n'a été retrouvée. Cela démontre, selon l'expert, que l'état tunisien travaille et essaie d'endiguer la menace terroriste sur son territoire. Il s'agit de la quatrième revendication de l'organisation de l'État islamique en Tunisie. "Il faut savoir que la présence de réseaux jihadistes est notoire dans le pays depuis plusieurs années, notamment d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le mont Chaanbi, et de l'Organisation de l'État islamique sur les monts Orbata et Mghila. Leur présence est aussi ponctuée d'attaques dans tout le pays, notamment à Sousse en 2015, et à Ben Gardane en 2016, où des jihadistes venus de Libye avaient contrôlé la ville pendant plusieurs heures. La double attaque de Tunis, déjà touché en 2015 et en 2018, visait principalement des forces de l'ordre et antiterroristes. "Le peu de moyens qu'ils avaient à disposition, en comparaison avec ce qu'on peut voir ailleurs dans le pays, laisse suggérer qu'il s'agit de la piste de jihadistes de Tunis, ajoute-t-il. Mais l'enquête est toujours en cours". Reste que les Tunisiens sont très présents dans les réseaux jihadistes depuis l'époque du jihad afghan dans les années 80. Ils faisaient partie des premiers à se battre en Syrie, dès 2012. Ils se sont battus aussi en Libye. Ce qu'il faut noter, c'est qu'ils montent les échelons des deux organisations jihadistes. Ils seraient 5000 combattants, selon l'ONU, et 3000, selon le gouvernement tunisien. Aujourd'hui, on sait qu'il y a des centaines de prisonniers tunisiens, hommes femmes et enfants dans les prisons en Irak. La Tunisie rechigne à les prendre car ils craignent pour la sécurité du pays.
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