Djihadistes retenues en Syrie. Une famille obtient l'ouverture d'une enquête sur la responsabilité de la France
par Kangai News
La mère d'Estelle K., djihadiste française retenue depuis deux ans avec ses enfants dans un camp kurde en Syrie, a obtenu l'ouverture d'une enquête judiciaire pour examiner la responsabilité de la France, accusée d'inaction face à ces « détentions arbitraires ». Une information judiciaire a été ouverte à Paris le 10 octobre du chef « d'abstention, par les autorités françaises, de mettre fin à une détention arbitraire ». La mère d'une djihadiste française retenue depuis deux ans avec ses enfants dans un camp kurde en Syrie a obtenu l'ouverture d'une enquête judiciaire pour examiner la responsabilité de la France, a appris l'Agence France Presse (AFP), de sources concordantes. Cette nouvelle procédure s'inscrit dans une série de recours menés tous azimuts (CEDH, ONU, tribunal administratif...) depuis bientôt deux ans, afin d'obtenir le rapatriement des djihadistes françaises et de leurs enfants. Le gouvernement français s'est opposé jusqu'à présent à ces retours, à l'exception du rapatriement humanitaire de quelques orphelins au printemps. Reddition en 2017 Estelle K., 30 ans, et ses trois enfants, âgés de moins de 10 ans, sont aux mains des Kurdes depuis sa reddition avec son mari, en septembre 2017. Le couple avait quitté la France en 2014 pour rejoindre le groupe État islamique. Son mari, transféré en Irak, a été condamné à mort en juin. Début 2018, leur famille et plusieurs autres avaient, en vain, réclamé une enquête contre les autorités françaises, accusées de laisser perdurer ces rétentions qualifiées de « détentions arbitraires », sans jugement des adultes et mettant en danger la vie des enfants. Le procureur de Paris, François Molins, avait classé leurs plaintes. Il avait expliqué ne pouvoir tenir les autorités responsables de cette situation, « puisque la France n'a plus de représentation diplomatique en Syrie » depuis 2012 et n'avait donc pas « les moyens d'agir sur ce théâtre armé ». À l'époque, les autorités kurdes avaient affirmé nettement leur intention de juger elles-mêmes ces femmes. « Le risque que ces familles soient récupérées par l'État islamique » La famille d'Estelle K. avait déposé une nouvelle plainte, cette fois avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction - procédure qui entraîne quasi automatiquement la désignation d'un juge d'instruction. Cette nouvelle plainte est restée lettre morte pendant 18 mois jusqu'au réquisitoire introductif pris le 10 octobre par le parquet de Paris, contre personne non dénommée. Un juge d'instruction doit encore être désigné pour mener cette procédure, qui pourrait permettre d'auditionner les familles et des responsables français.
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