Discours du Trocadéro: Fillon 2017 plagie... Fillon 2007
par Lopinionfr
Manque de temps ? Panne d’inspiration ? Recours aux meilleurs auteurs ? ! Dans le discours qu’il a prononcé, dimanche 5 mars au Trocadéro, François Fillon a plagié quasiment mot pour mot le passage d’un discours prononcé par un certain… François Fillon ! Pour cette intervention si cruciale pour son avenir politique, le candidat de la droite a recopié un extrait du discours de politique générale qu’il avait prononcé, le 3 juillet 2007, à l’Assemblée nationale. Le quinquennat Sarkozy s’ouvre alors. Le nouveau Premier ministre présente, comme le veulent les institutions, l’action qu’il compte mener, devant les députés fraîchement élus. Ce jour-là, il est à la tribune depuis plus d’une heure. Son discours, qu’il a travaillé avec sa plume Igor Mitrofanoff, touche à sa fin. Il se lance dans un éloge de la République. Dix ans plus tard, place du Trocadéro, c’est dans les premières minutes de son intervention – travaillée avec le même conseiller –, qu’il évoque la République. Si le passage est un peu plus bref, la similarité de son propos est quasi totale. « Et puis il y a la République. Elle fait de chacun d’entre nous le compagnon de l’autre. La République, en France, vient de loin. Elle est née de siècles de combat pour faire triompher l’intérêt général », dit François Fillon en 2007. En 2017, cela donne : « Vous êtes la République, qui fait de chacun de nous le compagnon de l’autre. La République est née de siècles de combat pour faire triompher l’intérêt général. » Trois phrases suivent dans son discours de politique générale, que François Fillon ne reprendra pas dans celui du Trocadéro. En revanche, les dix lignes qui viennent après sont un presque parfait copier-coller à dix ans d’intervalle. La République « est une révolte face aux facilités, face aux échecs. Elle n’est que mouvement. Si elle tombe, elle se relève telle Gavroche sur sa barricade. Elle se relève toujours et c’est la faute à Voltaire, à Rousseau, c’est aussi pour nous la faute à Victor Hugo, à Clemenceau, aux héros de 20 ans de la Résistance. “Vivre, c’est ne pas se résigner !”, écrivait Camus. Sans cesse dans son histoire, la France a cru au mouvement. Jamais elle n’a fait bon ménage avec le statu quo et les arrangements à la petite semaine, ce que le général De Gaulle qualifiait en son temps de “petite soupe sur son petit feu, dans sa petite marmite” », assène-t-il en 2017… comme en 2007, presque mot pour mot. En dix ans, il n’y a que celui qui parle qui a un peu changé. Et les circonstances dans lesquelles il prononce ces paroles. Montage Agathe Coblence - l’Opinion
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