Deux immeubles fissurés en cours de déconstruction à Martigues
par La Provence
"C’était chez moi…" À l’entrée du quartier de Notre-Dame-des-Marins, une riveraine regarde le bras mécanique de la gigantesque pelleteuse positionnée jeudi soir par l’entreprise Morin, ronger le haut du bâtiment K. La pince mord, tord, arrache les pans de façades et les cloisons qui dévalent les dix étages de l’édifice sous les yeux de quelques-uns de ses anciens occupants, ainsi que de représentants du bailleur 13 Habitat et d’une poignée de journalistes. Le chantier de destruction des bâtiments K et M, évacués à la hâte dans la nuit du 9 au 10 septembre dernier, subitement fragilisés par un mouvement de terrain, a commencé ce lundi 22 avril et devrait durer un mois environ. "Il n’y a aucune crainte à avoir, tout est calculé, c’est une démolition très classique, quelque chose que l’on maîtrise", rassure immédiatement Aurélie Henry-Lecointre, responsable d’opération au sein de la direction Patrimoine et conduite de projets de 13 Habitat. Elle promet par ailleurs que la circulation sur l’avenue Francis-Turcan sera rétablie dès ce mardi 23 avril au soir, aux alentours de 21 h. "On part du bout problématique et on se rapprochera des bâtiments J et L : plus on s’en approchera, plus il y aura de nuisances pour les riverains. Ce sera la poussière, mais des brumisateurs ont été mis en marche (permettant d’agglomérer les poussières, ndlr), et le bruit, malheureusement." À quelques pas d’elle, les anciens locataires sont moins à l’aise. Eux subissent une foule de désagréments depuis pas mal de temps, pour ne pas dire depuis septembre dernier… Il y a quelques semaines, ils se plaignaient déjà des odeurs émanant des bâtiments K et M, que les habitants ont dû quitter en une nuit : les frigos sont très souvent restés sur place emplis de denrées avariées. "Il y avait même de la nourriture sur les tables dans certains appartements", note Aurélie Henry-Lecointre. "Aucun lien structurel entre les bâtiments" Ces frigos, la semaine dernière, se sont retrouvés au pied des tours, alors que les équipes mandatées par le bailleur achevaient de vider les logements en vue du chantier de destruction. "Il y avait des yaourts périmés depuis septembre par terre… L’odeur… Ça rentrait jusqu’à chez-moi", se plaint une habitante du bâtiment L, dont les occupants se montrent particulièrement inquiets quant à la solidité de la structure de leur immeuble . "J’habitais le bâtiment K, mais j’ai déménagé parce qu’on avait des fissures, rappelle une autre résidente. Et maintenant, dans le bâtiment L, c’est la même chose. On a des fissures partout, il pleut dans ma cuisine... Après ces deux-là, ce sera le tour du nôtre."
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