Deux fois plus d’homicides en France ? | 08/02/2021 | Désintox | ARTE
par Desintox
Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 minutes, à 20h sur Arte.Sur Facebook : https://www.facebook.com/28minutes/Sur YouTube : https://www.youtube.com/user/28minutesARTESur instagram : https://www.instagram.com/artedesintox/Sur Twitter : https://twitter.com/ArteDesintoxSur le site d'Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014077/28-minutes/RC-016371/desintox/“De 2000 à 2020, le nombre d'homicides a bondi de 90 % en France”. C’est le titre d’un article de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, partagé sur Facebook par plusieurs eurodéputés du Rassemblement National, comme Gilles Lebreton, ou le membre du bureau national Jean-Lin Lacapelle. Le magazine écrit “Avec un pic de 4 472 homicides en 2020, la France a enregistré l’un de ses pires scores depuis 20 ans.”S'entretue-t-on deux fois plus dans le pays aujourd’hui qu’il y a deux décennies ? En fait, pas du tout. Valeurs Actuelles a lu trop vite - et très mal - une intervention d’Alain Bauer auprès du Figaro. Le criminologue y développe le concept d’ “homicidité”. Et c’est cet indicateur qui a augmenté de 90% entre 2000 et 2020. Contrairement à ce qu’écrit Valeurs Actuelles, il n’y a pas “six catégories d’homicides” derrière le néologisme d “homicidité”, mais cinq… Et surtout, deux catégories de tentatives d’homicides ! Qui, par définition, n’ont tué personne.Ainsi, en l’an 2000, sur les 2550 “homicidités” recensées par Bauer, la moitié étaient des meurtres, et l’autre des tentatives, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. En revanche, en 2020, parmi les 4472 “homicidités”, que Valeurs Actuelles a entièrement pris pour des homicides, il n’y avait.. qu’un quart de meurtres.De fait, toujours selon ces mêmes statistiques, le nombre d’homicides a stagné sur la période. En revanche, c’est le nombre de tentatives qui tire les “homicidités” vers le haut, puisqu’elles ont été multipliées par 3. Un indicateur plus volatile que les homicides, puisqu’il dépend des faits, mais aussi de la manière dont les forces de l’ordre et la justice les traitent.
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