Désinflation : quand le remède devient poison ! [Olivier Passet]
par GroupeXerfi
Les misères de la désinflation, c’est maintenant. Le déficit public de 2023 n’est que la partie immergée de l’iceberg. Sa publication fin mars par l’Insee a fait l’effet d’un électrochoc : 5,5% au lieu des 4,9% prévus en loi de finance. L’annonce a pourtant tout d’une fausse surprise. Voilà longtemps que le suivi mensuel des dépenses de l’État signalait la dérive, avec des recettes fiscales en forte décélération et des dépenses en forte progression tout au long de l’année qui vient de s’achever. Nous l’avions signalé depuis longtemps. L’inflation est un facilitateur budgétaire. Elle dope quasi-instantanément les recettes fiscales de l’État, tandis que le gouvernement peut jouer sur les retards d’indexation de ses dépenses pour gonfler sa trésorerie. Sauf que depuis un an, le jeu s’est inversé. Côté recettes, moins de hausses de revenus freinent les rentrées sociales et l’IR, et surtout moins d’inflation sur les biens de consommation, qui freine la fiscalité indirecte et notamment la TVA, et des profits moins survitaminés par la greedflation, qui freinent l’IS. Le gouvernement paie maintenant les frais de cet effet de soufflé, moins dû à la décélération de la croissance qu’à celle de la hausse des prix, dont il a sous-estimé la vitesse. [...]
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