Des robots-constructeurs qui travaillent comme des insectes
par Le Monde
Ces robots assembleurs, conçus par Justin Werfel et ses collègues de l'université d'Harvard et décrits dans la revue Science du 14 février, s'inspirent du comportement des insectes sociaux. Ceux-ci construisent des structures très complexes à partir de règles simples, sans plan d'ensemble. Cette « stimulation des travailleurs par l'œuvre qu'ils réalisent» a été dénommée «stigmergie» par le biologiste Pierre-Paul Grassé en 1959. Les nids des guêpes ou des fourmis sont façonnés par stigmergie. Dans les années 1990, ce comportement a été modélisé sur ordinateur, où des règles locales très simples de dépôts de blocs aboutissaient à l'émergence de constructions élaborées, comme des couloirs hélicoïdaux observés dans la nature. Le système de Justin Werfel est un peu différent: il part de la structure finale pour déterminer un jeu de règles simples que les robots, dotés d'une carte interne sur leur position et celle de leurs semblables, suivront pour l'assembler. Le Français Guy Théraulaz, pionnier de ces recherches, salue la prouesse des Américains, «qui ouvre la voie à des constructions autonomes par des robots extrêmement simples».
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