Delphine Capdevielle : « Cette période sera peut-être plus traumatique que le confinement »
par lepointabonnes
Delphine Capdevielle, professeur de psychiatrie et chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie du CHU de Montpellier, intervenait à l'événement Futurapolis Santé à Montpellier le 10 octobre. L'occasion pour elle de revenir sur les pathologies liées au confinement et les difficultés psychologiques liées à l'incertitude de la période d'épidémie.Coignard – Macron ou la fin des « jours heureux » : https://bit.ly/3nPJMJXCovid-19 : et Macron réinventa la France « métro-boulot-dodo » : https://bit.ly/3lKp2BBQuelles sont les pathologies psychiatriques liées à l’épidémie ?Il y avait beaucoup de troubles anxieux : l’incertitude est l’un des mécanismes qui entraînent le plus de troubles anxieux. Donc, ne pas savoir ce qui va se passer, ne pas pouvoir planifier, ne pas pouvoir s’organiser – et ça, c’est notre quotidien depuis des mois maintenant – donc ça, c’est générateur d’anxiété. Le confinement, ça a quand même dérégulé nos rythmes habituels, notre activité physique, notre rythme en lien avec le travail. Ça peut entraîner des troubles du sommeil parfois importants. Et on sait que les troubles du sommeil, c’est le terreau aussi de beaucoup de troubles. Les troubles thymiques, donc c’est-à-dire le moral qui baisse, de l’ordre de la dépression, mais aussi parfois des symptômes qu’on peut qualifier de psychotiques a minima. La privation de sommeil peut entraîner des hallucinations ou des idées un peu... Des interprétations, des idées de persécution.Qui sont ceux qui ont bien vécu le confinement ?Le confinement, ça a convenu quand même à un certain nombre de personnes. Ils se sont retrouvés en sécurité, chez eux. Parfois à ne pas voir de monde, ce qui leur convient bien, ce qui peut être le but pour certains patients qui souffrent de troubles psychiques. Donc eux, le confinement leur a en effet bien convenu. Ils se sont sentis en sécurité, et c’est le déconfinement qui a été plus dur à vivre que pour les autres. Mais c’est un faux bien-être pendant ce confinement, hein. La sortie du confinement a été beaucoup plus dure pour eux que pour la majorité des personnes, et donc ils sont allés moins bien après, mais pas pendant le confinement.
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