« Deliveroo va se lancer dans une dizaine de villes dans les mois qui viennent », annonce Hugues Décosse, le DG France
par L'invité des Echos
Le directeur général de Deliveroo France, Hugues Décosse, a répondu aux questions de l'émission « L'Invité des Echos. » Interview réalisée par Olivier Harmant. En France, « Deliveroo est présent dans 28 métropoles (...), cela fait environ 150 communes », rappelle Hugues Décosse, le directeur général de Deliveroo France. « Nous avons connu un développement extrêmement rapide, nous avons fait plus de « fois deux » en termes de commandes sur 2017 et nous continuons de nous développer : nous ouvrons Nîmes plus tard cette semaine, et Poitiers la semaine prochaine. » La société, spécialisée dans la livraison de repas, prévoit de poursuivre son développement dans l'Hexagone dans les prochains mois : « Nous avons prévu d'accélérer ce développement sur 2018 (avec) une dizaine de villes prévues à ouvrir, dans les mois qui viennent. » Pour couvrir tous ces territoires, l'entreprise britannique présent dans une douzaine de pays et dont la valorisation gravite autour des 2 milliards de dollars suite à plusieurs levées de fonds, s'appuie sur un réseau de près 7.500 livreurs en France, en statut indépendant, qui « réalise chacun entre 14 et 15 euros de chiffre d'affaires à l'heure », selon le directeur général. En août 2017, une décision de Deliveroo a provoqué la colère de plusieurs livreurs. En cause : une modification de son système de rémunération, d'une rémunération à l'heure vers une rémunération à la course. A l'époque, la CGT parlait alors d'une « brutalité inouïe. » « Ce système de tarification était déjà en place depuis l'été 2016, et en juin 2017, il y avait déjà plus de 90% des livreurs qui étaient déjà sur ce système de tarification », précise Hugues Décosse. « Nous avons généralisé ce système aux 8% de livreurs qui n'étaient pas encore sur ce système. » A l'époque, la CGT dénonçait également des « pertes de revenus de l'ordre de 30 à 40 %. » Face aux critiques en matière de précarité, Deliveroo se défend : « Les livreurs ont une attente de flexibilité. Après il y a quand même un sujet qu'il faut avoir le courage de regarder en face. En France, aujourd'hui, on a le statut d'indépendant qui apporte une flexibilité mais qui apporte peu de sécurité, contrairement au statut de salariés. Si on demande aux livreurs, même les plus critiques, ils ne demandent pas d'être salariés. Ils demandent plus de sécurité. Et pour apporter plus de sécurité, il y a un débat de société qui clairement doit avoir lieu (...) avec le législateur. » Lors de l'émission, Hugues Décosse aborde ainsi les démarches entreprises par Deliveroo pour apporter des gages de sécurité : une assurance responsabilité civile, une complémentaire santé « en plus de l'assurance apportée par le RSI. » « Nous couvrons les livreurs à partir du premier euro de chiffre d'affaire réalisé sur la plate-forme », affirme Hugues Décosse.
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