Décryptage : Macron, ministre en sursis?

Ils sont obsédés par Macron

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"Ils" ne parlent que de "lui". C’est un fait : les ministres de l’équipe Valls ne parlent ces jours-ci – ou presque - que de leur collègue Macron.

Pour les uns, Macron, c’est une construction médiatique qui va très vite faire "pschitt". Pour les autres, l’homme a révélé sa vraie nature : plus à droite qu’à gauche. Quelques uns – mais ceux-là en chuchotant - refusent, eux, d’injurier l’avenir : et si la fusée Macron prenait son envol?

Partout et nulle part

L’homme ressemble, pour les hollandais, au morceau de sparadrap dont le capitaine Haddock, jadis, n’arrivait pas à se débarrasser. Le ministre de l’Economie est en effet partout et nulle part. Il occupe le terrain.

Du coup, ce n’est pas un hasard si l’hyper-hollandais Stéphane Le Foll a sonné à la Fac de médecine de Paris le rassemblement des ministres qui croient à Hollande : il s’agissait en urgence de briser la spirale du fatalisme et, avant même que les chiffres du chômage n’accréditent l’idée que "ça va mieux" -disons : un petit peu mieux- de manifester que l’avenir, en tout cas, ce n’est pas Macron.

François Hollande -qui reçoit beaucoup ces temps-ci et notamment la jeune génération socialiste- fait d’ailleurs comprendre à ses hôtes deux choses:

1. Sa totale détermination.

2. Son complet désaccord avec l’idée du "ni droite ni gauche". D’où son désir que soit défendu le PS ("C’est important, dit-il, le PS").

Soit il s’arrête, soit il s’en va

Plus frappant : le Président laisse dire à ses hôtes sans réagir tout le mal qu’eux pensent du trublion Macron. "Le petit", comme le surnomme le député d’Ile-de-France.

"Je n’ai aucun doute, martèle le ministre des Finances Sapin, qu’il existe une gauche et que s’il existe une gauche, il existe une droite". Et vlan pour le ni gauche ni droite de Macron! Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au Budget, ne se cache pas, lui, d’avoir conseillé au chef de l’Etat de faire preuve vis-à-vis de Macron d’autorité : soit il s’arrête, soit il s’en va. "Macron jette le trouble, les gens sont paumés", lance Eckert.

Mais François Hollande, en l’état, est doublement gêné.

1. C’est lui en effet qui mis sur orbite Emmanuel Macron – comme un contre-feu à Manuel Valls - qui l’a protégé et même, pendant longtemps, encouragé. Se serait-il trompé?

2. Et puis, en l’état, qui gagnerait à une rupture en bonne et due forme? Le président? Pas sûr.

Macron joue aujourd’hui gros, très gros même. Macron ministre en sursis? C’est bien possible.