Débris spatiaux: le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?
par Lopinionfr
La toute première amende pour « débris spatiaux » vient d’être infligée aux Etats-Unis. Elle concerne l’entreprise de télécommunication Dish Network, qui devra payer 150 000 dollars à la Federal Communications Commission (FCC), pour ne pas avoir éliminer correctement l’un de ses satellites en orbite.Dérisoire en apparence, cette sanction est assez révélatrice de la prise de conscience qui s’opère au sein des grands acteurs du spatial. Car cela fait désormais plus de soixante-cinq ans - depuis le lancement de Spoutnik 1 en 1957 – que le nombre de satellites en orbite croît de façon fulgurante, et inquiétante.L’encombrement de l’espace embarrasse d’abord les scientifiques, tant il brouille son observation en amplifiant les perturbations lumineuses et les interférences radio. Il gêne également les opérateurs de satellites, ces lanceurs de méga-constellations qui se livrent, depuis plusieurs années, une compétition sans relâche en orbite basse pour développer internet partout sur la planète.Mais au-delà des nouveaux lancements, l’inquiétude des chercheurs se cristallise aujourd’hui sur la prolifération des débris, ces brisures tourbillonnantes qui se retrouvent piégées par millions au-dessus de nos têtes. Statistiquement, l’encombrement reste relativement faible si l’on rapporte le nombre de débris à l’immensité de l’espace au sein duquel ils gravitent. Mais l’accumulation dans le temps d’objets qui se croisent et se recroisent de façon cyclique, augmente mécaniquement la probabilité de collisions, elles-mêmes génératrices de nouveaux débris.Pour réduire les chocs potentiels, des robots nettoyeurs peuvent être envoyés dans l’espace. Mais nous pouvons également compter sur une alliée de poids, l’atmosphère, qui a cette double particularité d’entrainer, d’abord, tous les objets qui la traversent dans une spirale descendante, puis de les fondre, ensuite, en les portant à très haute température.Malheureusement, cette destruction n’est pas totale, et force est de reconnaître que tous ces mécanismes de nettoyage, qu’ils soient naturels ou artificiels, ne permettent pas de vider l’espace de manière assez efficace pour enrayer ce que redoutent bon nombre de chercheurs : le syndrome de Kessler.Alors, pour comprendre la nature et prendre toute la mesure de la menace qui gravite au-dessus de nos têtes, nous avons interrogé Christophe Bonnal, expert à la direction de la stratégie du Centre national d’études spatiales (Cnes).
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