De Tchap à WhatsApp, la démocratie européenne par messageries interposées

par Lopinionfr

Les applications de messagerie sont devenues des outils politiques à part entière mais c’est aussi une affaire souveraineté nationale. La France a d’ailleurs lancé la semaine dernière une application destinée aux agents des services de l’Etat. Tchap, c’est son petit nom, a connu un lancement laborieux, de nombreux bugs et autres failles de sécurité ont rapidement été découvertes mais son arrivée a au moins permis de remettre la souveraineté numérique au goût du jour. Car dans le reste de l’ Europe aussi, on s’inquiète de la main mise des GAFA sur ces outils. WhatsApp, propriété de Facebook, est ainsi de très loin la messagerie la plus utilisée en Espagne. Les partis politiques l’ont bien compris et y concentrent une bonne partie de leur communication. C’est notamment le cas de Podemos, le parti de la gauche radicale. Seulement voilà, mardi, à cinq jours des élections générales, WhatsApp a purement et simplement coupé le compte de Podemos.  Le parti, allié de La France insoumise pour les élections européennes, crie à la discrimination et à l’ingérence d’une entreprise dans le processus électoral. Le compte en question comptait tout de même près de 50 000 inscrits… WhatsApp assure n’avoir fait qu’appliquer ses conditions d’utilisation qui interdisent l’envoi massif de messages et leur automatisation. Podemos a en tout cas reçu en France le soutien de Jean-Luc Mélenchon, pourtant un adepte des Facebook live. Il faut dit-il se préparer à passer à d’autres messageries comme Telegram ou Signal. Mais avec plus d’un milliard et demi d’utilisateurs mensuels actifs, la politique sur WhatsApp a encore de beaux jours devant elle.

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