David Mearns, l'homme qui a retrouvé l'épave de l'avion de Sala
par Kangai News
L'océanographe anglo-américain David Mearns est le découvreur de plusieurs épaves célèbres. Présenté comme le dernier espoir de retrouver l'avion Piper Malibu, disparu en mer le 21 janvier dans la Manche, avec à son bord le footballeur italo-argentin Emiliano Sala et le pilote britannique Dave Ibbotson, ce « chasseur d'épaves » professionnel y est parvenu dimanche. Mais qui est David Mearns, l'homme qui a retrouvé l'avion d'Emiliano Sala, ce dimanche 3 février ? Diplômé de géologie et de biologie marine, chercheur, écrivain, historien, cet océanographe anglo-américain multiplie les casquettes. Et c'est pour sa renommée de « chasseur d'épaves » que la famille d'Emiliano Sala a fait appel à lui, il y a une dizaine de jours. Lorsque le 24 janvier, la police de Guernesey a décidé d'arrêter les recherches officielles, les proches du footballeur italo-argentin - disparu en mer le 21 janvier dans le Piper Malibu piloté par Dave Ibbotson - ont mis en place une cagnotte en ligne, qui a récolté plus de 376 000 € à ce jour, afin de pouvoir s'offrir les services de David Mearns. Des références qui parlent pour lui L'explorateur de 61 ans, né aux États-Unis et qui a grandi au Royaume-Uni, a plusieurs références à son actif. Ce spécialiste de recherche d'épaves et dirigeant de la société Blue Water Recoveries, créée au milieu des années 1990, a découvert plusieurs épaves de navires célèbres. Et pour certains, disparus depuis longtemps, très longtemps.David Mearns a ainsi retrouvé, entre autres : le MV Derbyshire, dont le naufrage a eu lieu en 1980 au sud du Japon, à près de 4 000 mètres de fond en juin 1994. En 2001, il met la main sur le navire amiral de la Royal Navy HMS Hood torpillé par le cuirassé allemand Bismarck, en 1941. « J'étais très proche de Ted Briggs, le dernier survivant du Hood, qui comptait 1 418 hommes à son bord. J'ai été très fier quand on a emmené Ted à bord de notre navire de recherche voir le Hood et quand, en 2015, nous avons retrouvé la cloche du croiseur, ce que Ted m'avait demandé de faire avant de mourir en 2008 », déclarait le chercheur d'épaves au site Historynet.com en avril dernier. En 2008, près de 70 ans après le naufrage du HMAS Sydney, après un affrontement avec le croiseur allemand Kormoran, David Mearns en retrouve l'épave dans l'océan Indien en seulement 67 heures. En 2015, il retrouvera également le cuirassé japonais Musashi, coulé en 1944. Détenteur d'un record du monde Parmi ses plus grandes découvertes, on note aussi l'Esmeralda, un navire de l'Armada de Vasco de Gama lors de la seconde expédition pour les Indes, perdu en mer en 1503. Une découverte qu'il fait au large des côtes d'Oman, en 2015. Ce vaisseau regorgeait de trésors : des pièces en or frappées à Lisbonne à la fin du XVe siècle sous les règnes de Juan II et Manuel I, une cloche de bronze, un disque en alliage de cuivre marqué des armoiries royales du Portugal, une pièce en argent extraordinairement rare appelée l'Indio et destinée à des échanges commerciaux avec l'Inde, des boulets de canon en pierre portant les initiales V.S. qui correspondraient au nom du commandant du navire, Vicente Sodré... Avec sa société Blue Water Recoveries, David Mearns détient également le record du monde de la découverte d'une épave la plus profonde. Il s'agit du Rio Grande, un navire de ravitaillement allemand coulé par les Américains en 1944, découvert dans l'Atlantique Sud en 1996 à -5 762 mètres ! Un homme assuré Lorsqu'il entreprend de telles recherches, David Mearns revendique un taux de réussite de 90 %. Cet homme aux cheveux grisonnants ne manque pas d'aplomb et peut paraître arrogant au premier abord. D'un ton assuré, il s'était montré plutôt confiant au moment d'entamer les recherches sous-marines privées pour retrouver l'avion disparu du footballeur Emiliano Sala, à la demande de sa famille. « Nous pensons avoir de très bonnes chances [de le retrouver], mais rien ne le garantit », avait-il déclaré, lors d'un point presse, la semaine passée. Le chasseur d'épaves ne laisse jamais rien au hasard et s'équipe des meilleurs outils technologiques possibles. « S'il y en a un qui peut trouver cet avion, c'est lui. [...] Il utilise le meilleur équipement possible et les gens les mieux qualifiés pour parvenir à ses fins », confiait Richard Keen, avocat écossais, fin connaisseur du monde de la plongée, au site 20 minutes.Pour cette mission, David Mearns a travaillé en coordination avec le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB), et s'est pourvu « d'un navire, équipé de sonars et d'un véhicule sous-marin téléguidé, préparé dans le port de Southampton ». Sur ce navire, David Mearns et ses équipes utilisent un sonar à balayage latéral. C'est un système acoustique de haute définition (submétrique) qui fournit une image en continu et en niveau de gris du fond marin, permettant de le sonder sur de longues durées. L'avion retrouvé en quelques heures Le Britannique avait calculé que la profondeur atteignait « environ 65 mètres dans la zone de recherche, 110 mètres à son maximum ». Dimanche, alors que les recherches avaient été entamées le matin même, David Mearns confirmait dans la soirée sur son compte Twitter que l'épave avait été « localisée tôt en matinée », dans une zone de 13 kilomètres carrés au nord de Guernesey, et « que les familles d'Emiliano Sala et David Ibbotson [avaient] été prévenues ». La présence d'un corps dans la carcasse de l'appareil a été dévoilée ce lundi par l'AAIB.
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