Dans les coulisses de l’élection de Miss Tattoo France, qui veut «briser les codes»
par leparisien
Dans une salle aux lumières tamisées du Masha, restaurant du XVIe arrondissement de Paris, l’agitation règne chez la dizaine de corps tatoués, moulés par des robes de soirées clinquantes. Au départ, elles étaient plus de 400 candidates. Il n’en reste plus que onze ce jeudi 7 octobre pour la finale de Miss France Tattoo 2021. « Ça y est, c’est parti Zoé ! », annonce Jérôme Lévy, organisateur du concours, en entrant dans la salle. La candidate interpellée se lève, mime un signe de croix et tourne ses talons vertigineux, direction la salle du jury. Tout au long de ce début de soirée, les prétendantes au titre se relayeront dans cette pièce pour être départagées. « Nous prenons en compte cinq critères : la photogénie, la personnalité, les tatouages et la motivation », détaille « Freaky Hoody », l’homme le plus tatoué de France et membre du jury, à l’issue des entretiens.Dans ce concours de beauté, c’est avant tout la diversité qui est mise à l’honneur. Ici, pas question de mensuration ou de cheveux longs comme dans certains concours. Seuls critères pour les participantes : être âgé de plus de 21 ans et « avoir au moins 30 % du corps tatoué », explique Jérôme Lévy. « Dans les concours traditionnels, les candidates tatouées n’ont pas le droit de participer. Nous avons donc décidé de répondre à ce manque en créant ce concours annuel », poursuit l’organisateur. « Ça permet d’accéder au concours, peu importe la taille ou le poids, peu importe ton style », témoigne Clara, Miss Tattoo Nouvelle-Aquitaine 2021. Seul point noir de cette soirée qui a vu le sacre d’Olivia, Miss Tattoo Auvergne-Rhône-Alpes : la disqualification d’une candidate. Prévenue de son élimination quelques jours avant la finale pour avoir eu des relations rémunérées avec des hommes, Chloé a décidé de quand même participer à la soirée de remise des prix, pour dénoncer ce qu’elle considère comme une injustice. « Le milieu du tatouage, c’est un milieu rock’n’roll qui est ouvert d’esprit… Ce n’est pas du tout en adéquation avec les raisons pour lesquelles j’ai été évincée du concours, regrette l’ex-candidate. Aujourd’hui les travailleuses du sexe font partie intégrante de la société et n’ont pas à se cacher », conclut-elle. Interrogé sur la question, le comité d’organisation nous a répondu avoir pris cette décision car la participante n’aurait pas respecté « l’esprit du concours ».
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