Dans la rue, la gauche se décompose

par lejdd

Gauche éclatée : présidentielle imprévisible http://www.lejdd.fr/Politique/VIDEO-Dans-la-rue-la-gauche-se-decompose-791409 Ainsi va la vie de la gauche. En 2012, la CGT appelait, contre Nicolas Sarkozy, à voter François Hollande. En 2016, quatre ans plus tard, lorsque le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez rencontre la ministre socialiste du Travail Myriam el Khomri, c’est toute une affaire politico-diplomatique: l’entrevue est millimétrée, annoncée huit jours à l’avance et une voiture de police stationne à tout hasard au bout de la rue de Varenne. Cela ressemblerait presque à un sommet entre Corée du Nord et Corée du Sud. Qui, il est vrai, aurait imaginé un président socialiste et un Premier ministre socialiste annoncer, exaspérés par les violences des casseurs masqués et incontrôlés qui ont « accompagné » une fois de plus mardi dernier la manif nationale de la CGT et de Force Ouvrière à Paris que les prochaines manifestations de la CGT seraient, si ça devait continuer comme ça, interdites purement et simplement. Si la droite avait dit ça !... La CGT, en retour, assure que ces casseurs-là ne sont pas de son église et ajoute, après s’en être violemment pris dans ses affiches à l’action de police, que ladite police est, face aux casseurs, anormalement passive. Comprenne qui voudra. La vie de la gauche réserve d’autres surprises. En 1999, Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin et avocat d’une ligne de fermeté laïque et républicaine, créait à gauche un vrai scandale pour avoir traité de « sauvageons » -ce mot digne de Spirou- les mineurs multirécidivistes. En 2016, François Hollande, président de la République, n’hésite pas, lui, à qualifier de « vandales » ceux qui s’en sont pris mardi dernier, à coups de masses, à la façade de l’hôpital Necker à Paris. « Ceux qui ont fait cela sont des salauds », renchérit l’urgentiste Patrick Pelloux, dont les Français se souviennent du visage dévasté au moment de la tragédie de Charlie-Hebdo. Michel Cymes, le célèbre médecin de France-Télévision, se fend, de son côté, d’une Lettre ouverte aux casseurs de l’hôpital Necker : « Je vous souhaite, leur écrit-il, de ne jamais ressentir cette colère qui vous prend et qui vous donne envie d’aller casser la gueule aux casseurs ». Les slogans peints mardi sur les murs du boulevard des Invalides à Paris donnent une petite idée de l’idéologie ambiante: « La gauche est morte, pas nous ». Ou: « Socialistes, vous n’avez encore rien vu ». Ou encore cette sentence vaguement soixante-huitarde mais dans un contexte qui n’a aujourd’hui strictement rien à voir avec la dimension ludique qu’avait parfois 68 : « Pour une société sans classes, récréation permanente ». Trois observations : 1. Idéologiquement, la gauche est en miettes. 2. Pas à la gauche de la gauche mais à l’extrême-gauche de la gauche, des groupes mal identifiés –qu’on a déjà vus à l’oeuvre à Nantes, à Rennes, à Toulouse- sont en train de se structurer. Anticapitalisme affiché. Objectif ambigüs. Visages à ce jour inconnus. 3. Le climat de violence qui prévaut en France ne cesse de gagner dangereusement du terrain. Sur fond de menaces terroristes et d’Europe ébranlée, la présidentielle de 2017 va se dérouler dans un climat dur et anxiogène. Aux conséquences imprévisibles.

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