Dans "Cinq ans", Benjamin Griveaux évoque l'affaire de la sextape pour la première fois
par Huffington Post
POLITIQUE - “Février 2020, un scandale sexuel percute la campagne municipale. Pour la première fois, les Français vivent une affaire à l’anglo-saxonne. La vie privée d’un ancien ministre se mue en quasi affaire d’État”. Le documentaire Cinq ans qui a pour ambition de retracer cinq ans d’histoire de France depuis l’élection de Macron revient sur cet épisode de la campagne des élections municipales de 2020. Produit par Bangumi, il sera diffusé sur France 5 le 16 janvier à 21h. Les deux réalisateurs, Raphaëlle Baillot et Jerôme Bermyn ont réussi à convaincre l’acteur principal, l’ancien ministre clé d’Emmanuel Macron, de témoigner devant leurs caméras. À l’époque, des vidéos et des captures de messages à caractère sexuel adressés à une jeune femme avec qui il a eu une brève liaison, Alexandra de Taddeo, ont massivement circulé sur les réseaux sociaux. Quarante-huit heures plus tard, le 14 février -ironie des dates- l’ancien porte-parole du gouvernement et candidat En Marche à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, annonce son retrait de la campagne. Et de la vie politique. “De la colère contre moi-même” Dans Cinq ans, le candidat Griveaux raconte ce qu’il a vécu à ce moment-là pour la première fois. Il dit comprendre “immédiatement que la campagne s’arrête” lorsque ses équipes l’alertent. “Je ne l’annonce pas d’ores et déjà mais il est évident que je ne pourrai pas continuer à porter une candidature”, explique, face caméra, celui qui a ensuite démissionné de son mandat de député en 2021 pour créer un cabinet de conseil en stratégie dédié aux dirigeants d’entreprises. Il présente également désormais une émission mensuelle de télévision, “Smart & Strat”, sur la chaîne économique B Smart. Ça n’a pas été simple de le convaincre de parler, confie au HuffPost Raphaëlle Baillot. “Votre intimité exposée...Comment on vit ça?” lui demande Jerôme Bermyn pendant leur entretien filmé. Après avoir marqué un temps de silence, l’ex-candidat à la mairie de Paris continue: “C’est d’une très grande violence”, exprime-t-il lentement en hachant ses mots. “La première réaction est de la colère contre moi-même. J’ai évidemment manqué de vigilance. Ça, c’est la colère du responsable politique”, explique-t-il. “Et puis il y avait la colère du mari et du père de trois enfants, celle- là, je la garderais pour moi”, conclut-il pudiquement. Politiquement, cet épisode montre d’après lui “l’absolue violence à laquelle sont prêts des opposants politiques pour détruire la vie privée, la personne et non les idées des personnes”, avise-t-il, avant de conclure l’entretien: “Ce qui est inacceptable et ce que, je crois, les Français dans leur immense majorité n’accepteront jamais”. “Petit manuel de l’histoire immédiate de la France” Cette interview -à retrouver dans l’extrait ci-dessus- et celle du préfet Didier Lallement sur l’usage des LBD lors des répression des manifestations des Gilets Jaunes sont les deux inédits de ce documentaire. Sur trois épisodes d’un peu moins d’une heure chacun, Cinq ans revient sur le dernier quinquennat et ses tempêtes. De la déflagration #Metoo à la vague mondiale de contamination au SARS-CoV-2, en passant par la détonation de l’affaire Benalla et le chaos des Gilets jaunes. Raphaëlle Gaillot explique que son co-réalisateur et elle-même ont voulu “un format hybride”. “Nous n’avions pas la volonté de faire une enquête ou une analyse, développe-t-elle, mais plutôt de raconter une histoire, de faire un film d’histoire. Une sorte de petit manuel de l’histoire immédiate de la France”. Les commentaires et récits des témoins de cette histoire, comme des membres du gouvernement (Édouard Philippe, Sibeth Ndiaye, François Bayrou, Christophe Castaner), des membres de l’opposition (Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen) ou encore des personnes issues de la société civile (Corinne Masiero, Laurent Berger ou encore Ghislain Coutard, le tout premier gilet jaune) viennent émailler ce récit descriptif et chronologique des évènements. Le long de la fresque, une reconstitution d’Emmanuel Macron face à la grande horloge du Musée d’Orsay, tel un maître des horloges dépassé par le temps qu’il a tant voulu contrôler. Dans les oreilles, “la petite musique du moment, la bande-son de l’époque”, comme nous dit Raphaëlle Baillot, d’Angèle à Orelsan en passant par Hatik. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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