Cuisine : des chefs dans l'espace !
par euronews-fr
Dans l’espace quand il est l’heure de faire une repas, ce qui importe c’est la valeur nutritive le goût passe après. Pourtant, pour le moral des troupes, le repas est capital. Et les agences spatiales l’ont bien compris. Ainsi le chef Alain Ducasse et son équipe travaillent avec l’agence française depuis 2004 pour préparer les menus des spationautes qui peuvent ainsi déguster à 450 kilomètres d’altitude certains repas à base de confit de canard voire, de homard. Mais tout n’est pas aussi simple dans les si spéciales conditions spatiales. Jérôme Lacressonnière, chef pour Ducasse Conseil :“Nous devons prendre en considération tous les aspects scientifiques de l’espace et donc pousser les cuissons au maximum pour que les taux d’humidité résiduels soient très faibles.” Il faut aussi que les rations répondent à des critères stricts comme l’absence de bactéries, de miettes et le moins de liquides possible. Corine Dubel, nutritionniste : “Du fait de la micro pesanteur, les micro molécules olfactives n’atteignent plus les muqueuses nasales il y a donc vraiment une diminution très nette des saveurs voire une totale transformation des saveurs. Donc ça c’est vraiment à prendre en comptes et les plats sont plus relevés, plus épicés là haut.” Thomas Pesquet, actuellement en train de tourner au dessus de nos têtes dans l’ISS a choisi ses plats dans une liste de quelques 30 plats sortis des cuisines d’Alain Ducasse. Corine Dubel, nutritionniste : “Les besoins sont plus élevés en vol. Pour un homme de 70 kilos on va être autour des 2800 calories avec une répartition un peu plus élevée au niveau des protéines, sur l’apport énergétique total elles vont fournir 20%, les lipides aux alentours de 30% et les glucides qui sont vraiment le carburant du corps 50% des besoins.” Le chef Jérôme Lacressonnière a ainsi préparé entre autre un confit de canard mais aussi du homard quinoa avec algue : “Comme on sait que le goût et les saveurs à terre et dans l’espace sont différents, on ne va pas saler le quinoa c’est l’apport en sel des algues qui va apoorter ce taux de sel et on sait que lors de la pertisation le goût en sel sera renforcé, il ne sera donc pas nécessaire de saler à ce stade.” En temps normal on évite les plats qui pourraient causer des réactions physiologiques. Mais en certaines occasions c’est la fête. Thomas Pesquet a réveillonné avec de la langue de boeuf et un poulet de bresse au vin jaune et aux morilles. Quentin Vicas, Directeur de projet Space Food pour Alain Ducasse : “Il y a plusieurs recettes qui sont très appréciées par les astronautes, ils sont assez gourmands, les desserts marchent bien avec en particulier le moelleux au chocolat qui est à peu près demandé à chaque fois. Il y a certains plats un peu festifs avec de la St Jacques ou du homard qui sont aussi très demandés parce qu’ils ont l’impression de faire un repas d’exception dans l’espace.”
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