Crise électorale en Afghanistan ?
par euronews-fr
Face à Abdullah Abdullah qui revendique la présidence de l’Afghanistan, le candidat Ashraf Ghani a réagi plutôt calmement lors d’une conférence de presse à Kaboul. Ancien économiste de la Banque mondiale, il se dit opposer à “toute action unilatérale et contraire à la loi”. Arrivant en tête des résultats provisoires du second tour, il a assuré que les voix qu’il avait recueillies étaient “honnêtes”. Pour montrer sa bonne foi, il a ajouté : “nous demandons à la commission électorale, spécialement à la commission des plaintes, d’examiner et de recompter les votes de 7 100 bureaux de vote, cela représente trois millions de voix exprimées à travers le pays.”Plus tôt, Abdullah Abdullah s‘était présenté devant plusieurs milliers de ses partisans comme le vainqueur de la présidentielle (les résultats officiels sont attendus le 22 juillet). Il a accusé le président sortant Hamid Karzaï d’avoir contribué à une fraude massive en faveur de Ghani. Des partisans ont remplacé le portrait de Karzaï par le sien en criant “à mort Karzaï”. Mais Abdullah Abdullah a demandé à ses partisans de lui laisser “du temps” pour prendre des décisions dans les jours à venir.“Nous vous le devons. Je vous assure que je suis prêt à me sacrifier, mais pas à accepter un gouvernement fraudeur”.Le secrétaire d‘État américain John Kerry, qui doit arriver vendredi à Kaboul, a en effet menacé de couper les vivres au pays s’il y avait prise illégale du pouvoir. Les Etats-Unis sont le principal bailleur de fonds et soutien militaire de l’Afghanistan depuis 2001 et ils s’inquiètent de voire naître une nouvelle période d’instabilité voire des tensions ethniques. Abdullah Abdullah est principalement soutenu par la minorité tadjike, installée dans le Nord de l’Afghanistan. Ashraf Ghani est plutôt soutenu par la majorité pachtoune, située surtout dans le Sud et l’Est du pays.
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