Crèche, garderie, maternelle : l'éducation n'attend pas !
par euronews-fr
De nombreux spécialistes estiment que donner une expérience éducative à un enfant en bas âge favorise sa réussite future. Mais quel programme d’apprentissage faut-il mener et quelle ampleur lui donner ?Afrique du Sud : le jeu, support éducatif essentielEn Afrique du Sud, de nombreux enfants sont privés de nourriture et de vêtements sans parler d’un accueil éducatif en bas âge. Pourtant, une chose aussi simple qu’un jouet s’avère essentielle à leur développement. Nous nous sommes rendus dans une garderie comme il en existe beaucoup dans les secteurs défavorisés de Durban. Les tout-petits ont de quoi manger, mais faute de moyens, on leur propose très peu d’activités : les jeux sont quasiment inexistants.Pour y remédier, l’ONG “The Unlimited Child” se mobilise et offre des jouets à ces centres. Ses responsables ont bien conscience que comme le montrent plusieurs études, l’oisiveté des enfants à cet âge non seulement ne développe pas leurs capacités cognitives, mais pénalise aussi leur apprentissage une fois plus grands. Ce programme qui s’adresse aux enfants de moins de sept ans a été mené dans 370 structures et a concerné quelque 32.000 enfants.Une initiative américaine pour faire prendre conscience du poids des motsParler à son enfant, jouer, faire des activités avec lui facilite sa scolarisation future. C’est ce qu’a bien compris la créatrice du projet baptisé “Trente millions de mots” aux Etats-Unis. Le docteur Dana Suskind, spécialiste de la pose d’implants auditifs, étudie l’importance des conversations parent-enfant, et ce dès leur plus jeune âge. Dans sa pratique, elle a constaté qu’une fois leur audition améliorée, ses jeunes patients ne développent tous leurs compétences linguistiques à la même vitesse. Leur apprentissage reste influencé par les différences socio-économiques selon elle. D’après certaines études, en effet, à l‘âge de quatre ans, un enfant pauvre a entendu trente millions de mots de moins qu’un enfant issu d’un milieu favorisé. D’où l’idée du chirurgien de lancer l’initiative “Trente millions de mots” qui a pour but d’inciter les parents de milieux défavorisés à parler davantage avec leurs enfants. Ainsi, le jeune Blake stimulé par son père notamment a fait de gros progrès en langage. Le programme prend notamment la forme de visites au domicile des familles. Les enfants peuvent aussi être équipés d’un enregistreur numérique pour évaluer la quantité et la qualité des échanges qu’ils ont avec leur environnement.En Thaïlande, un travail éducatif réunit nouvelles technologies et vie quotidienneDans l‘école Dipangkorn Witayapat de Bangkok, des enfants de six ans entament leur cours par une cueillette de champignons. Une activité qui n’est pas si simple que cela. Ce projet lancé l’an dernier par leur enseignante, Suthatip Sangsai mêle élèves, parents, numérique et vie quotidienne. “Les nouvelles technologies incitent les élèves à apprendre en étant contents, à travailler de manière collaborative”, dit-elle, “cela leur montre comment travailler à l‘école et à la maison”. Première étape du travail : les parents aident leurs enfants pour leurs recherches sur internet. Dans un deuxième temps, les élèves dessinent sur papier ou sur ordinateur ce qu’ils ont appris. Puis, ils en tirent une histoire qu’ils racontent eux-mêmes via une vidéo avant de présenter leur travail en classe et sur les réseaux sociaux. Pour les parents, ce projet donne des résultats en apprenant aux élèves, à penser et à leur donner confiance en eux.Ce projet multiforme a remporté l’an dernier le Prix thaïlandais de l’innovation dans l’enseignement. Il est aujourd’hui repris dans de plus en plus d‘écoles maternelles du pays.
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