Covid-19 : pourquoi les Britanniques ont raison de paniquer
par LePointActu
Le week-end a été difficile pour les Britanniques. Vendredi 27 mars, un rapport de l'ICNARC (Intensive care national audit and research center) rendu public énonce un chiffre effrayant : depuis fin février, 50 % des cas de Covid-19 admis en soins intensifs dans les hôpitaux britanniques sont décédés. Le lendemain, le samedi 28, le décompte de 127 737 personnes testées sur le territoire donnait un total 19 522 infectées et 1 228 personnes testées positives décédées. Le dimanche 29, les données officielles révélaient une hausse spectaculaire de 2 546 personnes testées positives en seulement 24 heures. Dimanche 29 mars, Jenny Harries, la cheffe adjointe des services sanitaires britanniques a annoncé que les règles de distanciation sociale, actuellement en vigueur pour une durée annoncée de deux semaines, devraient vraisemblablement être appliquées durant 2 à 3 mois. Elle a également avancé que le confinement pourrait être prolongé bien au-delà de ce terme, suivant une réévaluation régulière de la situation et des critères, pour un retour à la « normale » dans… 6 mois. Panique, donc, chez les Britanniques. Le soir, c'est un Premier ministre du Royaume-Uni pâle, essoufflé, qui a pris la parole, via une vidéo mise en ligne. Boris Johnson, testé positif au Covid-19 il y a trois jours, tout comme son ministre de la Santé – et le prince Charles – a à nouveau exhorté chacun à « rester chez soi ». Après des semaines à promouvoir la stratégie inverse, celle du « laisser-faire », qui consiste à miser sur « l'immunité collective » (soit à l'effet de ralentissement naturel de la contagion, théorie valable, mais excessivement meurtrière à cette échelle), Boris Johnson, sous la pression de l'Europe, a changé son fusil d’épaule. Les tergiversations du gouvernement à propos du confinement ont eu pour effet d'accélérer la contagion. Laquelle est intervenue 7 jours après la France (le 17 mars) et 17 jours après l'Italie (9 mars). La progression des cas confirmés suit une courbe proche de celle de l'Italie.
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