Couvre-feu à 18 heures : « C'est mieux qu'un reconfinement »
par leparisien
Il est à peine 17h30 et le bruit métallique de rideaux de fer qui s'abaissent résonne un peu partout dans les nombreuses galeries commerçantes du centre historique de Reims (Marne).Les commerçants font grise mine. « Ça fait vraiment bizarre de fermer si tôt. Mais on n'a pas vraiment le choix », regrette Sophie, le regard perdu, qui tient depuis deux ans une boutique de prêt-à-porter féminin. Il ne lui reste plus qu'une demi-heure pour rentrer chez elle afin de respecter le nouveau couvre-feu avancé à 18 heures et qui entre en vigueur ce samedi soir. La Marne, comme quatorze autres départements en France, est en effet passé à cette restriction supplémentaire, pour tenter d'endiguer une flambée de l'épidémie de Coronavirus relevée depuis plusieurs jours dans ces territoires.Mais la mesure ne semble pas convaincre Sébastien, patron d'une boutique de maroquinerie à deux pas de la cathédrale de Reims. « Deux heures de plus ou de moins, ça ne va pas faire de miracles pour lutter contre ce virus », estime-t-il. Pire. Selon lui, les clients risquent de venir plus nombreux dans les magasins sur une plage horaire plus courte. « Je ne vois pas l'avantage... Les gens vont s'agglutiner ».Un peu plus loin, Nadège, boulangère, s'inquiète pour son chiffre d'affaires. « Le gros de nos clients vient justement entre 17 heures et 19 heures, après le travail ou lorsqu'ils reviennent avec leurs enfants après l'école. On se demande comment on va faire », souffle-t-elle. D'autres en revanche, préfèrent un couvre-feu à 18 heures plutôt qu'un reconfinement total. « Il n'y a pas photo. Je préfère ouvrir un peu plus tôt ou même rester ouvert le midi pour permettre aux clients de venir pendant leur pause déjeuner que de rester fermer complètement », affirme Pierre, qui tient une bijouterie. Même son de cloche chez Véronique, gérante de la boutique de miel Famille Mary. « On est bien obligés de s'adapter. On commence à avoir l'habitude depuis ces derniers mois, ironise-t-elle. On espère seulement que nos clients viendront à l'heure du déjeuner, qu'ils penseront à nous. Il faut rester optimiste ! ».
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28 novembre 2024 - leparisien