Corruption des élus : 77 % des Français jugent les moyens de lutte inefficaces
par Kangai News
Selon un sondage, diffusé mercredi, les Français pensent qu'on ne se donne pas « réellement et efficacement » les moyens de lutter contre la corruption des élus. 77 % des Français estiment qu'on ne se donne pas « réellement et efficacement » les moyens de lutter contre la corruption des élus sous toutes ses formes. Ce sont les résultats, diffusés mercredi 16 janvier, d'un sondage Ifop pour le site Projet Arcadie, une base de données internet sur les parlementaires français. À l'inverse, 18 % pensent que les moyens de lutte sont réels et efficaces, et 5 % ne se prononcent pas. Dans le même temps, deux tiers des sondés (67 %) jugent que la situation ne s'est pas améliorée depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, et ce malgré l'adoption dès sa première année de mandat de lois « pour la confiance dans la vie politique ». 50 % des Français déclarent ne faire confiance à aucun parti politique en matière de lutte contre la corruption des élus, selon cette étude commandée par Projet Arcadie. Les partis inspirant la plus confiance aux Français en la matière sont La République en Marche et le Rassemblement national (11 % chacun). La France Insoumise arrive en troisième position (8 %). Peu de déclarations d'intérêts Dans un rapport annexé, Projet Arcadie affirme que « seulement 61 députés sur 577 » respectent leurs obligations de déclarations d'intérêts (activités professionnelles, revenus, participations financières...) auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Projet Arcadie a recensé que 433 députés n'auraient pas déclaré les changements d'assistants parlementaires et 125 un mandat de conseiller municipal, un même élu pouvant être concerné par plusieurs « omissions ». En outre, début 2019, « 38 députés étaient encore concernés par des sociétés qu'ils n'avaient pas indiquées dans leurs déclarations d'intérêts et 47 par des rémunérations omises », selon le document.Mais celui-ci a été aussitôt contesté. « Stop aux raccourcis et aux effets d'annonce qui viennent nourrir encore l'antiparlementarisme [...] Les infos manquantes relèvent très majoritairement de changement de collaborateur et, pour une minorité, d'activités extérieures au mandat », a tweeté la questeure Laurianne Rossi (LREM). « Un rapport discutable » « Ce rapport est discutable et fallacieux », juge une source parlementaire. « La Haute autorité ne ferait pas son travail, les députés ne joueraient pas le jeu : c'est faux », cingle-t-elle, soulignant que « des déclarations sont mises à jour chaque semaine ». Projet Arcadie s'interroge sur « l'effectivité » du travail des autorités de contrôle, en particulier la HATVP, qui n'a pas de pouvoir d'injonction sur les parlementaires. En octobre 2017, lors de la publication des déclarations d'intérêts des députés de cette mandature, la HATVP avait estimé que « la grande majorité » de celles-ci avait été « remplie de manière satisfaisante ». « Certains manquements » avaient été observés, sur lesquels la HATVP a enquêté. L'instruction de ces dossiers n'a pas révélé d'omission substantielle d'intérêts ou de déclarations mensongères et la Haute autorité n'a par conséquent pas saisi la justice. Sondage réalisé par internet du 8 au 9 janvier auprès de 1 007 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 piboints.
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