Corée. Sommet entre Trump et Kim Jong-Un : les raisons d'un revirement.

par Ça Zap - Zapping TV

Corée. Sommet entre Trump et Kim Jong-Un : les raisons d'un revirement. Le président américain a accepté le principe d'une rencontre avec le leader nord-coréen. Après des mois d'escalade verbale entre les deux dirigeants ennemis, l'entrevue s'annonce historique. Pourquoi ce changement d'atmosphère ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle ère de détente dans la péninsule coréenne ? La perspective d'un sommet entre les deux Corées, en avril, et d'une rencontre inédite entre le Président américain Donald Trump et Kim Jong-un signalent, en effet, un changement notable d'atmosphère, alors que le risque de conflit semblait imminent il y a encore quelques semaines. Non seulement une rencontre, qui constitue une victoire diplomatique évidente pour le leader nord-coréen puisqu'il se hisse sur un pied d'égalité avec les Etats-Unis, est une avancée majeure, mais Kim propose de discuter, d'après ce que déclare Donald Trump, sur la dénucléarisation totale de la Péninsule coréenne. Ce qui, du point de vue américain, serait là aussi un gain diplomatique majeur. La carotte et le bâton Mais on n'en est pas là, et la prudence reste de mise. Ce que l'on peut d'ores-et-déjà avancer, c'est que cette ouverture, longtemps impensable puisque le dialogue de sourd dure depuis plusieurs décennies, est le fruit de la politique de la carotte et du bâton menée ces derniers mois vis-à-vis de Kim Jong-un par les principaux protagonistes du dossier. Non seulement une rencontre, qui constitue une victoire diplomatique évidente pour le leader nord-coréen puisqu'il se hisse sur un pied d'égalité avec les Etats-Unis, est une avancée majeure, mais Kim propose de discuter, d'après ce que déclare Donald Trump, sur la dénucléarisation totale de la Péninsule coréenne. Ce qui, du point de vue américain, serait là aussi un gain diplomatique majeur. La carotte, c'est la Corée du Sud qui l'a offerte, en profitant des Jeux Olympiques d'Hiver pour lancer une offensive diplomatique de détente, justement, et mettre à l'agenda une rencontre au sommet. Le bâton, c'est Trump qui l'a brandi, en durcissant à plusieurs reprises le régime de sanctions contre Pyongyang, les dernières en date fin février c'est-à-dire il y a à peine deux semaines. Et en menaçant, le cas échéant, de recourir à la force. Parler à Kim pour que Pékin entende Cette double approche a manifestement incité les Chinois à augmenter, eux aussi, la pression sur le régime nord-coréen, ce que confirme le ralentissement des échanges entre ces deux pays frontaliers ces dernières semaines. La Chine joue, depuis toujours, un double jeu sur le dossier nord-coréen, qui dépend totalement d'elle pour les approvisionnements de première nécessité. D'un côté, elle ferme un œil sur les trafics frontaliers qui alimentent, comme sous perfusion, le régime de Kim aux heures de la plus grande fermeture, et de l'autre elle affirme vouloir assumer de plus en plus un rôle international, qui la contraint à veiller à la non-prolifération nucléaire à ses portes. Donald Trump, en acceptant de rencontrer Kim Jong-un d'ici le mois de mai, agit un peu comme le fit autrefois Nixon en 1972 en parlant à la Chine de Mao. L'objectif était alors, certes, d'ouvrir un canal direct avec Pékin et d'ouvrir ainsi un nouveau chapitre des relations internationales, mais surtout, de manière encore plus pressante alors, de faire comprendre à Moscou, l'ennemi d'alors, que l'Union Soviétique était isolée hors de sa stricte sphère d'influence. Même vis-à-vis d'un régime communiste aussi opaque que la Chine maoïste. Aujourd'hui, c'est Pékin le grand rival de l'Amérique de Trump. Sur le plan économique et commercial, mais aussi stratégique. Etablir un canal pacifié, si les événements le confirment, avec Kim est une manière de rester un acteur de premier plan dans la Péninsule, à l'heure où la Chine déploie une activité stratégique tous azimuts dans le Pacifique et plus généralement en Asie. A condition bien sûr que ce sommet entre Kim et Donald, ne tombe pas à l'eau. La dynastie au pouvoir à Pyongyang a toujours alterné les gestes de détente et les menaces, tout en poursuivant son programme d'armement balistique et nucléaire. Sa seule véritable carte diplomatique.

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