Comment l'Afrique voit-elle le projet turc d'intervention en Libye ?
par lepointabonnes
Les pays limitrophes de la Libye sont les premiers à réagir à l'annonce d'une éventuelle intervention militaire turque dans ce pays miné par une guerre qui dure depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011. Ils craignent en effet une détérioration de la situation sécuritaire au Maghreb et dans le Sahel. L'Algérie, qui partage une frontière longue de 1 000 km avec la Libye, a fait connaître sa position dès la fin décembre. Le président Abdelmadjid Tebboune a organisé une réunion du Haut Conseil de sécurité (HCS), qui regroupe les plus hautes autorités civiles et militaires du pays dans le but d'évoquer la situation qui se dégrade en Libye. Le 2 janvier, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est monté au front, mettant en garde contre toute velléité de « contrôler » le territoire libyen. Autre pays également sous pression : la Tunisie. Le président Kaïs Saïed a reçu fin décembre son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au palais de Carthage, une visite vivement critiquée. Les États sahéliens, qu'ils soient limitrophes ou pas de la Libye, s'inquiètent également de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Vendredi, le chef de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat s'est dit inquiet d'une potentielle « interférence » en Libye après la décision de la Turquie de déployer des troupes dans ce pays plongé dans le chaos.
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