Climat: des ouragans majeurs nous menacent (et nous ne sommes pas prêts)
par Lopinionfr
Les prévisions cycloniques n’ont jamais été aussi inquiétantes qu’en 2024. Jeudi 23 mai, par la voix de son directeur, l’Agence d'observation atmosphérique et océanique américaine (NOAA) a délivré des prévisions d’une ampleur inédite pour les prochains mois, avec un niveau de confiance élevé dans ses résultats.Les scientifiques s'attendent en effet à la formation de 17 à 25 tempêtes nommées, dont les vents atteignent au moins 62 km/h. Parmi elles, 8 à 13 pourraient devenir des ouragans, avec des vents supérieurs à 119 km/h. Et parmi ces ouragans, 4 à 7 pourraient atteindre la catégorie 3, avec des vents dépassant les 178 km/h.Il faut d’abord rappeler que parler d'ouragan dans l’Atlantique, de typhon dans le Pacifique ou de medicane dans la mer Méditerranée, revient finalement à qualifier un même phénomène météorologique prenant sa source dans les basses latitudes : le cyclone tropical. Et celui-ci joue un rôle crucial dans la régulation de la machine atmosphérique, en mélangeant l’air et en redistribuant l’énergie, afin d’éviter que trop de chaleur ne stagne à la surface.Mais si l’on parle tant de ces systèmes complexes, c’est moins pour leurs propriétés systémiques que pour les aléas météorologiques auxquels ils sont associés : vents, pluies et phénomènes de submersion. Et ce d’autant plus que les climatologues ont établi un lien robuste entre l’évolution du climat – mai 2024 a été le mois le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial selon Copernicus – et l’intensification de ces phénomènes.Cet été, les populations et les infrastructures qui bordent la moitié nord de l’océan Atlantique se retrouvent donc particulièrement exposées, et en bonne partie vulnérables à ces événements extrêmes. Notamment car sur le front de l’adaptation – comme sur celui de l’atténuation –, beaucoup reste encore à faire.Pour connaître les conditions météorologiques dans lesquelles se forment les cyclones tropicaux, comprendre l’impact du changement climatique sur ces phénomènes et prendre la mesure du niveau de préparation dans les zones les plus exposées, nous avons interrogé le climatologue David Faranda, directeur de recherche au CNRS et coordinateur du consortium scientifique ClimaMeter.
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