Claude Tempé (Freelance.com): «Les entreprises ne peuvent plus ignorer les indépendants»
par Lopinionfr
Un pied dans l’entreprise, un pied dehors, nouvelle forme de travail qui se développe à toute vitesse ? «Effectivement, notre métier à nous c’est de travailler sur ce marché des indépendants qui est en pleine expansion, explique notre invité. C’est un marché qui n’est pas si nouveau mais qui a un vrai regain d’activité depuis quelques années. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de gens qui essayent de travailler en indépendants tout en ayant les mêmes protections qu’un salarié standard. Et il existe des solutions législatives permettent cela». Avec, notamment, le portage salarial: «Cela permet à un indépendant de se faire salarié par une entreprise de portage salarial, nous en l’occurrence, le temps de sa mission chez son client. Cela va lui permettre de n’avoir aucun administratif à gérer (…) et, comme il a une fiche de paye, il est au régime général et donc protégé comme un salarié standard». Mais comment expliquer ce regain d’intérêt pour ce marché ? «Je pense que c’est relativement sociétal, avance Claude Tempé. Il y a un vrai mouvement de fond avec ce qu’on appelle les millennials, à savoir une volonté de donner un peu plus de sens à son travail, de pouvoir choisir son employeur, de ne pas avoir de patron, de pouvoir définir son temps d’activité… Et les entreprises ont enfin compris qu’elles devaient travailler avec ces indépendants, qu’elles ne pouvaient plus les ignorer.» Alors que les négociations sur l’assurance-chômage ont échoué et que le gouvernement dit vouloir faire la chasse à la précarité en réduisant la part des CDD, n’est-ce pas une façon de contourner le système ? «La problématique qu’on a sur ce marché des indépendants, précise notre invité, c’est que c’est très vaste. Les indépendants, ça recouvre plein de catégories de personnes. Les indépendants dont nous nous occupons sont plutôt des prestataires intellectuels, c’est-à-dire des gens qui facturent bien leur client, qui vivent très bien aussi et qui ne sont pas du tout dans cette zone de précarité».
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