Chute de la Bourse, c’est grave docteur ?
par Lopinionfr
Plus de 1 700 milliards de dollars : c’est le montant de la richesse boursière qui s’est évaporée de l’ensemble des bourses mondiales lors de la séance de lundi. Les analystes américains adorent ce genre de chiffres qui veulent dire beaucoup de choses et pas grand-chose à la fois. Beaucoup, parce que des cours de Bourse qui chutent cela affaiblit les entreprises cotées, et cela appauvrit les actionnaires quels qu’ils soient, du particulier aux fonds de pension ou d’épargne retraite qui ont investi en actions. Et à la fois, un arrêt sur image est trompeur : 1 700 milliards évaporés c’est énorme, mais c’est peu comparé à la richesse accumulée l’an dernier par exemple. 2019 a été une bonne année pour les actions mondiales, Deutsche Bank a calculé qu’elles s’étaient appréciées de 17 000 milliards de dollars, soit 10 fois plus. La valorisation cumulée de toutes les bourses approchait 90 000 milliards de dollars fin décembre. Ce qui est frappant, c’est le poids, la masse, que représentent aujourd’hui les actifs financiers. On parle des actions, mais on peut aussi investir dans des obligations d’entreprises, des emprunts publics, du private equity, des matières premières, toutes sortes de marchés qui pèsent infiniment plus lourd que l’économie réelle, autrement dit ce qu’on produit, qui est mesuré par le PIB. Celui de la France, en dollars, est d’environ 2 700 milliards « seulement ». Au fond c’est ce décalage entre sphère financière et sphère réelle qui est inquiétant parce qu’il fragilise l’édifice de l’économie mondiale. C’est pourquoi, depuis 10 ans, les banques centrales font tout pour préserver la santé des marchés financiers. Les explications de notre journaliste Muriel Motte.
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24 novembre 2024 - leparisien