Chaleur : le boom des piscines privées... y compris dans le Nord
par leparisien
« On aurait jamais cru avoir une piscine dans le Nord parce que j’aurais jamais cru avoir des températures aussi chaudes », s’exclame Clotilde, accoudée à la margelle de sa nouvelle piscine. Construit juste après le confinement en 2020, le bassin fait le bonheur des adultes et enfants de la famille de la jeune femme, écrasés par la chaleur intense qui s’abat sur la France ces derniers jours. « Ce projet nous change la vie. Dès le réveil, on est en vacances ! », s’enthousiasme son père, Frédéric Sanz, qui hésitera désormais « beaucoup plus » à voyager l’été. Favorisées par la hausse des températures, ces constructions se multiplient dans les Hauts-de-France. « Il y a plus de demandes et plus de poses de piscine dans notre région », confirme Laurent Piet, Co-gérant de la société Perte verte, spécialisée dans la construction de piscines sur le territoire. « Cela fait 20 ans que je vends des piscines, j’aurai jamais imaginé que le marché soit aussi porteur maintenant », s’étonne-t-il, en expliquant que l’engouement a vraiment démarré avec le Covid. « Les gens ont profité plus de leur extérieur de leur habitation, et ont eu envie d’ajouter une piscine pour profiter plus de leur extérieur. » Selon la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), la région comptait 135.000 fin 2021, contre moins de 30 000 en 2005. La France est leader du marché en Europe avec une piscine pour 38 habitants. C’est aussi le 2e pays avec le plus de piscines au monde. Ce boom de construction de piscines interroge alors que la France fait face à des températures intenses. « Les piscines en elles-mêmes, 35 millions de mètres cubes, c’est 5 % en gros du volume (de consommation d’eau, NDLR), mais sur cette période-là, en été, alors là, c’est un vrai sujet. On a eu par le passé, dans les quatre, cinq années précédentes, des châteaux d’eau totalement vidés par le remplissage des piscines dans certaines communes », détaille Thierry Vatin, directeur général de l’agence de l’eau pour le bassin Artois Picardie, appelant à ne pas stigmatiser spécifiquement les propriétaires de piscines. « C’est un peu tous les usages qui augmentent et l’effort, il doit être collectif », conclut-il.
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