Cette sénatrice utilise ChatGPT pour interpeller Pap Ndiaye
par LeHuffPost
Attention à la solution de facilité. Ce jeudi 2 février, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a mis en garde les élèves sur l’utilisation de l’intelligence artificielle ChatGPT pour faire leurs devoirs. Le ministre entend d’ailleurs s’emparer de la question à l’échelle nationale.« Il est sûr que la question de l’Intelligence artificielle nous préoccupe, assure Pap Ndiaye au micro de France Inter. Je mets en garde les élèves en leur disant que les textes un peu stéréotypés écrits par l’IA sont quand même assez différents de ce que les élèves sont capables d’écrire. Et les professeurs sont capables de voir la différence. »Le logiciel ChatGPT a été lancé fin novembre 2022. Il permet de générer des dissertations, des annonces publicitaires ou des lignes de code informatique sur demande et en quelques secondes.« Il va falloir intervenir là-dessus », estime Pap NdiayeLa tentation pour les élèves et étudiants est donc grande, assez pour que Science Po en interdise l’usage, invoquant des risques de fraude et de plagiat.Le gouvernement pourrait-il faire de même à l’échelle nationale ? Pap Ndiaye ne le dit pas, mais estime qu’« il va falloir intervenir là-dessus. » « Nous sommes en train de réfléchir à la bonne voie » pour le faire dans le cadre scolaire, assure-t-il sur France Inter, évoquant « sinon un adversaire en la matière, en tout cas à intégrer cette nouvelle donnée dans le travail des élèves et des professeurs. »La veille, le sujet s’est invité au Sénat lors des questions au gouvernement. L’écologiste Monique de Marco a utilisé le logiciel pour préparer une question (critique) au ministre de l’Éducation, portant sur la suppression récente des cours de technologie en 6e. Le logiciel l’a formulée de la façon suivante : « Le gouvernement peut-il détailler les motivations et les conséquences prévues de la suppression de la technologie en 6e et comment cela impactera les compétences futures des jeunes dans un monde de plus en plus numérique ? », a lu la sénatrice.« Je n’ai pas besoin d’intelligence artificielle pour vous répondre » a répliqué le ministre, défendant la suppression de cette matière en 6e au profit d’un approfondissement des cours de français et de mathématiques.Malgré les craintes, certaines voix s’élèvent cependant dans la recherche pour défendre l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le cadre éducatif. Auprès de l’AFP, Antonio Casili, professeur à l’Institut Polytechnique de Paris et auteur de En attendant les robots (Seuil) évoque par exemple un renversement de la philosophie de l’enseignement avec des élèves obligés d’interroger la machine. « C’est une opportunité pour nous de voir comment les étudiants réalisent des tâches qu’on leur confie, de les faire travailler sur le fact-checking », détaille-t-il.
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