« Cette lutte féministe doit être menée par tou.te.s ! », Yéléna Mandengué, membre de #NousToutes

par humanite-fr

De nombreuses organisations appelaient à manifester contre les violences faites aux femmes. L'Humanité est parti à la rencontre de ces manifestant.te.s qui réclament « un véritable sursaut politique ». Plus de 400 organisations et personnalités ont appelé à manifester ce samedi 23 novembre contre les violences faites aux femmes, sur fond d'onde de choc provoquée par le procès hors norme des viols de Mazan. À Paris, le cortège est parti à 14 heures de la gare du Nord pour rejoindre la place de la Bastille. Cette mobilisation annuelle contre toutes les formes de violences (sexuelles, physiques, psychologiques, économiques...) se tient dans un contexte particulier, en plein procès des viols de Mazan, où une cinquantaine d'hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari. Des manifestations sont prévues dans des dizaines de villes en France, dont Bordeaux, Marseille ou Lille, deux jours avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Yéléna Mandengué, membre de #NousToutes, a appelé à un «sursaut car nous sommes toutes et tous concernés par les violences de genre ». La militante féministe a rappelé quelques chiffres alarmants : « 124 feminicides depuis le début de l'année, 1114 fémicides depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir ». « Brisons la loi du silence, la honte change de camp » ou « Non, c'est non », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants ou posées au sol. L'appel à la mobilisation a été signé par plus de 400 organisations (Fondation des femmes, Planning Familial, #Noustoutes...) et des personnalités (Angèle, Judith Godrèche et Vanessa Springora...). De nombreux syndicats, dont la CGT et la CFDT avec leurs secrétaires générales, Marylise Léon et Sophie Binet qui se sont retouvées en tête du cortège parisien. « 30 % des femmes sont victimes de harcèlements sexuels au travail et il n'ya toujours pas de mesures pour éradiquer ces violences », alerte la responsable de la CGT. « Les gouvernements successifs ont multiplié les promesses mais les moyens sont dérisoires et en baisse, l'action politique est quasi-inexistante », déplorent les signataires de cette mobilisation. Anna Azaria, présidente de l'Organisation Femmes Ègalité !, tient à souligner que les violences envers les femmes immigrées sont aussi administratives. « Avoir des refus pour une régularisation ou une demande de carte de séjour est aussi une violence envers les femmes », souligne la militante. En novembre 2017, Emmanuel Macron avait fait de l'égalité entre les femmes et les hommes une « grande cause du quinquennat », et s'était engagé pour l'élimination complète des violences faites aux femmes. Les associations réclament un budget total de 2,6 milliards d'euros par an et une « loi-cadre intégrale » pour remplacer une législation actuelle qu'elles jugent « morcelée et incomplète ».

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