Cette commune de la Drôme est la moins peuplée de France selon l’Insee
par La Provence
La formule le décrit bien. "Un ermite modéré", voici comment il se définit. "Être en société ne m’est pas insupportable, mais ça ne me manque pas." C’est ce qui s’appelle être en osmose avec son cadre environnemental. Né à la maternité de Die (Drôme), "quand il y en avait encore une", François Deloupy, 37 ans, a toujours vécu à La Bâtie-des-Fonts, une commune qui, selon les calculs de l’Insee, est la moins peuplée de France, à égalité avec Leménil-Mitry (Meurthe-et-Moselle). S’ils sont quatre dans le hameau de Chamel, à moins de trois kilomètres d’ici, la population du village se résume à deux âmes, François et Josée. Le maire et sa mère. Ça ne s’invente pas. Sans être le plus inaccessible qui soit, l’endroit n’est pas un lieu de passage très habituel. Il faut le chercher. Pour le trouver, on doit s’éloigner d’une départementale (la D1075), bifurquer sur une autre (la D27), de plus en plus étroite, pour s’élever jusqu’au sommet du Col de Carabès (1 261 mètres), y laisser les Hautes-Alpes derrière soi, avant de basculer, depuis le versant drômois, jusqu’à sept maisons – pas une de plus. Il fut un temps, les habitations étaient bien plus nombreuses. Jusqu’à ce qu’un glissement de terrain, en 1936, n’emporte, sans faire de victimes, les trois-quarts d’entre-elles. Les Bâtillonnais directement touchés ayant été relogés ailleurs, cet événement a naturellement accéléré le dépeuplement de la commune. C’est ici que les parents de François ont accroché leur existence, dans le courant des années 1970. Son père, un Parisien, et sa mère, une fille de Valdrôme originaire d’Arles, y ont formé, avec une dizaine d’autres personnes, une communauté agricole, avant-gardiste dans la production de gaz méthane à base de lisier. Ce projet de vie en quasi-autarcie n’a pas passé le cap des dix ans. Mais contrairement à d’autres membres, les Deloupy sont restés à La Bâtie-des-Fonds pour continuer à y élever des chèvres.
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